En France, dans les dix années à venir, 58 % des éleveurs de brebis partiront à la retraite. Afin de susciter les vocations, une nouvelle formule du certificat de spécialisation ovin viande a été mis en place.
Le certificat de spécialisation ovin viande n'est pas nouveau dans le catalogue. Il est même proposé depuis 1999 par le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Saint-Flour. Mais cette formation vient d'être rénovée. Sa nouvelle formule, qui sera déclinée pour la prochaine session de décembre 2014 à juin 2015 au CFPPA sanflorain, colle davantage aux évolutions que connaît la filière ovine.
Une formation pratique
Une filière qui met les bouchées doubles pour déclencher les vocations auprès des agriculteurs de demain. Et pour cause : selon les chiffres communiqués par son service presse, 58 % des éleveurs de brebis, détenant 43 % du cheptel français, partiront à la retraite dans les dix années à venir. Pour conserver son potentiel actuel de production, 10.000 éleveurs devront s'installer dans cette décennie.
Le programme, baptisé « reconquête ovine », a notamment conduit à une réflexion globale sur les formations proposées. Différents CFPPA de l'Hexagone, dont celui de Saint-Flour, se sont rassemblés. Ces réunions de travail ont donc débouché sur un certificat rénové, dont l'ambition est de donner aux stagiaires toutes les clefs d'une installation viable.
A l'intérieur d'un cycle de 6 mois, 14 semaines se déroulent en centre. En plus des cours théoriques, des vétérinaires interviennent pour présenter tout le volet sanitaire. Des formations de conduite de troupeau avec un chien sont proposées, ainsi que des visites de différents systèmes ovins. Pendant 12 semaines également, les stagiaires sont immergés dans le fonctionnement d'une exploitation.
Suffisant pour convaincre de nouveaux bergers de s'installer ? Luc Hugon, responsable de la formation ovins viande au CFPPA de Saint-Flour, l'espère. « La filière a un déficit d'image, concède-t-il. On veut vraiment donner une nouvelle vision de ce métier qui s'est modernisé. » Le service communication de la filière veut croire en des lendemains qui chantent. Ou plutôt, qui bêlent. « Grâce au rééquilibrage des aides de Bruxelles, obtenu en 2009, et aux perspectives que laisse entrevoir la nouvelle Pac, les conditions d'installation sont favorables. »
60 % de la viandeovine importée
Pour Luc Hugon, il y a de la place pour tous les types d'exploitations. Celles composées de 450 brebis et plus, destinées notamment à alimenter les GMS (grandes et moyennes surfaces) qui assurent la distribution de près de 70 % des produits ovins commercialisés. Et il y a aussi les plus petits cheptels, dont la production ovine peut être transformée, vendue en circuit court, ou couplée avec autre activité (gîte, visite à la ferme, élevage bovin ou de chien de troupeau…).
Actuellement, la production française ovine ne couvre que 40 % de la demande des consommateurs. Les débouchés existent. À la filière, désormais, de réussir son opération séduction.
Olivier Rezel
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