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mercredi 28 mai 2014

Michel, berger dans les Hautes-Alpes ....

Michel, berger dans les Hautes-Alpes : "On va trier les bonnes bêtes et faire un gros coup de soins" - RTL.fr

Michel, berger dans les Hautes-Alpes : "On va trier les bonnes bêtes et faire un gros coup de soins"

Un outil indispensable : une paire de jumelles pour observer le troupeau lorsqu'il chôme en milieu de journée.
Un outil indispensable : une paire de jumelles pour observer le troupeau lorsqu'il chôme en milieu de journée.
Crédit : Etienne Baudu

EN IMAGES - A 52 ans, Michel Bisson est un vrai passionné. Berger dans le Parc national des Ecrins, il a en charge un petit millier de brebis (ses "filles", comme il les appelle) qu'il fait paître dans un décor de carte postale.

Ce mardi 16 juillet 2013, la Grande Boucle approche des Alpes par Gap, terme de la seizième étape, au lendemain du second jour de repos. Entre le Vaucluse, la Drôme et les Hautes-Alpes, le parcours de 168 kilomètres à partir de Vaison-la-Romaine emprunte des routes accidentées et comporte trois ascensions de moyenne montagne, dont deux classées en deuxième catégorie. RTL prend aussi de la hauteur.

Michel Bisson fait partie du réseau "Alpages sentinelles"

Direction la vallée du Fournel, au-dessus de l'Argentière-la-Bessée, au cœur du Parc national des Ecrins. Après une route tortueuse, on emprunte un chemin et on s'enfonce dans une belle forêt de mélèzes. Au détour d'un virage : la cabane de Michel Bisson, berger depuis vingt ans sur l'estive(*) des Lauzes. "On va se faire une petite balade avec les filles, ça vous dit ? Allez zou !", lance-t-il dans une invitation.
Les "filles" de Michel : un troupeau de 880 brebis qui paissent ici dans une forêt de mélèzes.

Les "filles" de Michel : un troupeau de 880 brebis qui paissent ici dans une forêt de mélèzes.

Crédit : Etienne Baudu
Les "filles", ce sont près de 900 brebis à l'estive un peu plus haut, à une bonne demi-heure de marche. Sur le sentier, l'herbe qui arrive à mi-mollet est parsemée de mille fleurs : des campanules, de la bistorte, de la vipérine, et aussi la 'reine des Alpes", le chardon bleu dont raffolent ces demoiselles.
Crouzette, 13 ans et plus toutes des dents... Michel la garde avec lui pour ses bons et loyaux services. Elle porte une sonnaille, ici une patelle, au collier décoré.

Crouzette, 13 ans et plus toutes des dents... Michel la garde avec lui pour ses bons et loyaux services. Elle porte une sonnaille, ici une patelle, au collier décoré.

Crédit : Etienne Baudu
Les bêtes se repaissent à flanc de montagne. Attention : elles ne sont pas n'importe où. Michel fait partie du réseau "Alpages sentinelles" qui respecte l'environnement. Son terrain de jeu est réparti en plusieurs quartiers. Certains lui sont interdits. Car là, ce sont des parcelles où poussent de jeunes mélèzes. Ici, il faut protéger la zone de reproduction du tétra, le coq des bruyères, qui est une espèce protégée. Enfin, certains champs sont réservés à la fauche pour le foin. Ailleurs, c'est chez Michel. Et quel paysage !
L'alpage de Michel, entre 1.800 et 2.700 mètres d'altitude. Des fleurs par milliers dont raffolent les brebis.

L'alpage de Michel, entre 1.800 et 2.700 mètres d'altitude. Des fleurs par milliers dont raffolent les brebis.

Crédit : Etienne Baudu
Durant l'été, notre berger va de quartier en quartier. "On va bientôt redescendre à la cabane. On va trier les bonnes bêtes et faire un gros coup de soins. De là, je vais partir au quartier d'août où elles seront en couchade libre, c'est-à-dire qu'on va les laisser libres. C'est le quartier le plus élevé, on est à peu près entre 2.300 mètres et 2.700 mètres de haut", explique Michel Bisson.
Le Parc national des Écrins depuis la cabane d'alpage de Michel Bisson. Au fond : le glacier Blanc.

Le Parc national des Écrins depuis la cabane d'alpage de Michel Bisson. Au fond : le glacier Blanc.

Crédit : Etienne Baudu
Qui dit berger dit chien de berger. Michel ne déroge bien sûr pas à la règle. Ce ne sont pas des Border Collie pur-sang, mais ils sont indispensables. Il est 10 heures, il est temps pour les brebis de chômer. Après avoir raboté leur parcelle, elles vont se reposer, dormir et ruminer pendant quatre heures environ. Le temps aussi de soigner les bêtes. Pour cela, Michel les rassemble dans un parc entouré de filet, aidé donc par ses deux chiens Iris et Asticot. "Ils sont indispensables. Si on n'avait pas les chiens, les brebis mangeraient toute la montagne avant l'heure. Deux chiens pour mille bêtes, ça suffit", explique notre homme.

Il ne faudrait pas oublier le troisième chien, un patou prénommé Goliath. "Lui, ce n'est pas du tout un chien de travail", précise Michel. "Son seul boulot au cœur du troupeau, c'est un chien de protection. Dans le coin, nous n'avons pas le loup mais le lynx !"
Goliath, un Patou, est le gardien du troupeau contre les attaques du lynx et des "loups à deux pattes", les voleurs de brebis.

Goliath, un Patou, est le gardien du troupeau contre les attaques du lynx et des "loups à deux pattes", les voleurs de brebis.

Crédit : Etienne Baudu
A 52 ans, la passion de Michel est intacte depuis l'âge de 20 ans. Une passion qu'il a visiblement transmise à ses deux filles. Même si Charlotte, l'aînée, s'est spécialisée dans la vannerie d'art, il lui faut chaque été revenir dans les alpages aider son père. Sa sœur Etoile, 21 ans, semble elle être tombée dedans toute petite. L'hiver elle est pisteuse-secouriste, l'été elle est bergère.
Photo de famille : Michel avec ses filles. A sa droite, Charlotte. A sa gauche, Étoile. Mais aussi Asticot (et son collier vert) et Iris

Photo de famille : Michel avec ses filles. A sa droite, Charlotte. A sa gauche, Étoile. Mais aussi Asticot (et son collier vert) et Iris

Crédit : Etienne Baudu
"Je suis née dedans, donc j'ai le feeling pour ce métier", lance-t-elle. "Il y a de plus en plus de bergères, on est de plus en plus de jeunes aussi". Pour elle, c'est une "philosophie de vie". La solitude ? "J'ai beau être bergère, la solitude je ne la connais pas forcément", tranche Etoile.

L'alpage de Michel est sillonné de chemins de randonnée. Vous pourrez donc le croiser lui et ses filles, Charlotte, Etoile... et les autres. 
L'arrivée à l'alpage se mérite...

L'arrivée à l'alpage se mérite...

Crédit : Etienne Baudu
(*) Pâturage de montagne et la garde du troupeau en montagne.

Le Parc national des Ecrins

Le Parc national des Ecrins est un terrain de jeu exceptionnel : de la randonnée glacière avec un guide, du rafting ou plus calme, cheminer sur les centaines de kilomètres de sentiers. Le parc fête cette année son quarantième anniversaire, avec de nombreuses animations tout au long de l'été.

Pour plus d'informations
Parc national des Ecrins
Les Gourniers
05160 - Réallon
Téléphone : 04 92 44 30 36
Le site officiel

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