Petits conseils utiles aux détenteurs de moutons (Suisse )

Petits conseils utiles pour les détenteurs de moutons (Suisse )

Détenir des moutons

Les moutons sont des animaux de rente peu exigeants et résistants, domestiqués très tôt en raison de leur grande capacité d’adaptation. Actuellement, on recense plus d'un milliard de moutons dans le monde, dont environ 400 000 en Suisse. Outre la production de viande, de lait et de laine, l'élevage ovin joue un rôle croissant en matière d'entretien de notre paysage.

De bonnes conditions d'élevage sont bénéfiques pour la santé de nos ovins et contribuent à la bonne réputation de nos produits agricoles. Sur notre page intitulée : « Mes moutons, j'en prends soin ! », vous trouverez toute la documentation sur la manière de prendre soin de ces animaux. La navigation vous donne accès aux sous-pages consacrées aux besoins des ovins et à leur utilisation. Et toutes ces informations sont regroupées dans la brochure :Mes moutons, j'en prends soin !

Besoins

Les moutons, qui doivent vivre en troupeau, nécessitent des soins adaptés.

Les moutons, extrêmement grégaires, sont capables de s'adapter à différentes conditions de détention. Avec les chèvres et les chiens, ce sont les plus anciennes espèces domestiquées. Descendants du mouflon, les moutons, originaires du Moyen-Orient, se sont répartis dans le monde entier ou presque et se sont adaptés aux différents climats. Aujourd'hui, les moutons sauvages sont présents dans des zones montagneuses parfois enneigées, auxquelles leurs cousins les moutons domestiques s'adaptent également très bien.

Bien que les moutons soient relativement peu exigeants, ils ont, comme tout être vivant, des besoins, qu'ils n'expriment que très peu. Il est donc primordial de faire preuve d'une grande vigilance à leur égard. Pour que les moutons puissent suivre leur comportement naturel, rester en bonne santé et fournir les performances souhaitées en leur qualité d'animaux de rente, leurs besoins, détaillés ci-dessous, doivent être satisfaits.

Exercice

Le fait que le mouton puisse bouger suffisamment a des répercussions positives sur sa santé, son état général et sa fertilité sont bénéfiques.

Animaux grégaires, les moutons sont détenus en troupeaux. Cependant, ce mode de détention ne fonctionne que s'ils disposent d'aires de repos et d'alimentation suffisamment spacieuses, en particulier en cas de stabulation.

Les moutons de doivent pas être détenus à l'attache. Les sols doivent être secs et non glissants pour éviter les blessures et l'usure des onglons. Les sols perforés peuvent conduire à des blessures aux onglons. Ils ne peuvent être utilisés que chez le mouton adulte. Dans les nouvelles installations, les sols perforés sont interdits. Il est important que les moutons prennent suffisamment d'exercice et sortent régulièrement pour favoriser leur santé, leur condition physique et leur fertilité. La détention en pâturage est la forme de détention correspondant le mieux au mode de vie naturel du mouton.

Transition: délais et réglementation

• La stabulation entravée est interdite dès maintenant pour les nouvelles installations, à partir de 2018 pour les autres installations. Durant la période de transition, les moutons doivent régulièrement prendre du mouvement à l'air libre au moins 60 jours durant la période de végétation et 30 jours durant la période d'affourragement d'hiver (ce dernier élément étant valable dès 2010).
• Les exigences minimales sont applicables dès maintenant pour les installations nouvelles ou rénovées, à partir de 2018 pour les autres installations

Repos

A la bergerie comme au pâturage, les moutons ont besoin d’une aire de repos au sec.

Pour pouvoir se reposer en position allongée, les moutons ont avant tout besoin d'espace. La bergerie doit leur offrir une aire de repos propre, sèche, sans courant d'air et garnie de litière afin de les protéger du froid.

Les moutons sont adaptés à la détention en plein air. Cependant, les animaux doivent être protégés en cas de conditions météorologiques extrêmes (froid, humidité, chaleur). Dans les deux premiers cas, ils doivent disposer d'un abri pouvant accueillir la totalité des bêtes et comprenant une aire de repos au sec et protégée du vent. En cas de chaleur, les moutons doivent avoir la possibilité de se retirer à l'ombre, par exemple d'arbres ou d'abris naturels. Si le pâturage ne comporte aucun abri, les animaux doivent être rentrés à la bergerie en cas de conditions météorologiques extrêmes.

Les agneaux nouveau-nés, les brebis venant de mettre bas et les moutons fraîchement tondus ont besoin de plus de chaleur que leurs congénères et sont particulièrement sensibles aux conditions météorologiques extrêmes.

Transition: délais et réglementation

• Les exigences minimales sont applicables dès maintenant pour les installations nouvelles ou rénovées, à partir de 2018 pour les autres installations.

Alimentation, eau, activité

Les moutons sont peu exigeants en matière d’alimentation. Cependant, un fourrage de bonne qualité est nécessaire pour optimiser leurs performances. Enfin, l’accès à l’eau est essentiel à leur bonne digestion et à leur santé.

Les moutons broutent environ 8 à 10 heures par jour au cours de 4 à 5 périodes et ruminent pendant une durée équivalente. Selon la race du mouton et la qualité du fourrage, les animaux adultes consomment entre 3 et 10 kg de fourrage vert, soit près de 10 % de leur poids.

Si les moutons sont relativement peu exigeants en matière de fourrage, ils sont difficiles sur le plan de l'hygiène: mangeoires et abreuvoirs doivent être régulièrement nettoyés, sans quoi ils seront dédaignés. Les agneaux âgés de plus de 2 semaines doivent disposer d'un accès illimité à l'eau, au foin ou à un autre fourrage grossier adéquat.

Le besoin en eau des animaux varie selon les performances visées, l'alimentation et la saison: plus l'alimentation est sèche et les températures élevées, plus le mouton aura besoin de boire. Les moutons doivent avoir accès à de l'eau fraîche au moins 2 fois par jour. Enfin, ils doivent consommer un volume suffisant de sels minéraux, par exemple au moyen d'une pierre à sel.

Délais transitoires:

• Surfaces minimales: valable immédiatement pour les nouvelles installations, pour les autres modifications jusqu'en 2018 au plus tard.

Agnelage

Les brebis pleines et les agneaux sont particulièrement sensibles aux conditions météorologiques extrêmes et au stress.

Après une gestation de 5 mois, la brebis donne naissance à 1 ou 2 agneaux. Peu avant la mise bas, la brebis, nerveuse, cherche un endroit calme à l'écart du troupeau. En stabulation, les brebis devraient disposer d'un box de mise bas à partir duquel elles peuvent établir un contact visuel avec les autres membres du troupeau.

A peine l'agneau est-il né que sa mère le lèche soigneusement afin d'établir un lien olfactif essentiel à la relation alimentaire mère / petit.

En l'espace d'une heure après la naissance, les agneaux peuvent en général tenir debout et ont déjà tété. Le colostrum, ou premier lait, doit être consommé par l'agneau dans les 12 heures suivants la naissance: essentiel à sa survie, il fournit des anticorps à l'agneau jusqu'à ce que celui-ci ait développé son propre système immunitaire.

Pour pouvoir réagir à d'éventuels incidents, les moutons doivent être contrôlés au moins 2 fois par jour. Les brebis prêtes à agneler et les nouveau-nés sont très sensibles à l'environnement et peuvent être stressés par un élevage en plein air. C'est pourquoi, ils doivent être particulièrement surveillés.

Pendant la période d'affourragement d'hiver, les futures mères doivent être maintenues en stabulation. Dans les 2 semaines suivant la mise bas, les brebis doivent disposer d'un accès libre à la bergerie ou à un abri.

Sociabilité

La principale caractéristique du mouton en matière de sociabilité est son comportement grégaire prononcé. Par ailleurs, les moutons montrent peu d’agressivité et les relations hiérarchiques sont quasi inexistantes.

Les moutons se distinguent par un comportement rarement agressif et apprécient la promiscuité. Si leur détention dans un espace relativement réduit est donc possible, les animaux doivent tout de même disposer d'un espace assez grand pour pouvoir s'allonger, d'un volume suffisant de fourrage adapté et d'eau.

En raison de son caractère grégaire marqué, le mouton ne devrait jamais être détenu seul, sauf si son état l'exige (maladie ou agnelage). Dans ce cas, l'animal doit pouvoir établir un contact visuel avec ses congénères.Au sein du troupeau, les moutons agissent de concert. Par exemple, s'ils se sentent en danger, c'est ensemble qu'ils prennent la fuite.

Délais transitoires:

• Surfaces minimales: valable immédiatement pour les nouvelles installations, pour les autres modifications jusqu'en 2018 au plus tard.

Santé

De bonnes conditions de détention sont essentielles à la santé des animaux: un volume suffisant de fourrage adapté et d’eau, un exercice régulier, des contacts sociaux, un climat de bergerie adéquat et des soins réguliers.

Afin que la laine ne s'emmêle pas et ne gêne pas les moutons à laine, ces derniers doivent être tondus au moins une fois par an, idéalement au printemps. Les moutons souffrent ainsi moins de la chaleur.

Les moutons fraîchement tondus, particulièrement sensibles au froid et aux expositions au soleil, doivent disposer d'un abri adapté selon les conditions météorologiques.

Les onglons des moutons, qui poussent de 4 à 5 mm par mois environ, doivent être taillés avant d'être trop longs, l'usure naturelle ne suffisant pas. Des soins méticuleux et réguliers constituent une mesure de prévention essentielle contre le piétin, une infection bactérienne de l'onglon très douloureuse et extrêmement contagieuse.

Les infestations par des parasites intestinaux ou par d'autres parasites (puces, acariens) sont également problématiques. Les animaux doivent alors bénéficier d'un traitement adapté. Le vétérinaire de troupeau doit être consulté.

Les détenteurs des animaux doivent inscrire les médicaments administrés au journal des traitements. Le corps vétérinaire, à même de garantir la sécurité alimentaire après un traitement médical (délais d'attente), sait également comment procéder lorsque certaines maladies sont à déclarer auprès des autorités vétérinaires.

Exploitation

A l’origine, les moutons ont été domestiqués pour la production de viande: ce n’est qu’à l’âge du fer que la production de laine aurait débuté. L’élevage ovin avait également pour objectif la production de lait, de cuir et de fourrure. Aujourd’hui, en Suisse, le mouton joue un rôle croissant en matière d’entretien du paysage.

Viande

Bien que la viande de mouton et en particulier d'agneau contienne de nombreux nutriments et vitamines, elle est traditionnellement peu consommée en Suisse. Pour cette activité, il est nécessaire de respecter les besoins des animaux de boucherie et de garantir une hygiène parfaite lors du traitement de la viande.

A l'abattoir, les animaux de boucherie se retrouvent dans un environnement étranger, entourés de congénères inconnus, ce qui provoque stress et nervosité. Il convient par conséquent de respecter, au cours de cette dernière phase de leur vie, les besoins des moutons à l'engrais, que ce soit pendant le transport ou à l'abattoir. Le personnel compétent doit veiller à ce que les animaux ne subissent pas de stress excessif, lequel altère la qualité de la viande.

La viande dans la filière alimentaire

Lait

Le lait de chèvre, à teneur élevée en matières grasses (entre 5 et 7 %), est adapté à la production de fromage. Riche en vitamines et en sels minéraux, il constitue, grâce à une composition protéique facilement digestible pour les hommes, une solution appréciée pour les personnes allergiques au lait de vache.

Pour obtenir une production de lait rentable en respectant les besoins des animaux, certaines indications relatives aux conditions de détention des moutons, à la surveillance de leur état de santé, à leur alimentation, à l'hygiène générale et aux processus de travail sont à observer.

De manière générale, les espaces de vie doivent être propres et en bon état. L'état des mamelles étant déterminant pour la qualité du lait, les aires de repos doivent être propres, sèches et garnies de litière adaptée. Les mammites compromettent le bien-être de l'animal, nécessitent fréquemment l'administration de médicaments, altèrent la qualité du lait et par conséquent réduisent les performances laitières.

Le lait, qui est un aliment précieux, peut cependant transmettre des germes pathogènes. La livraison du lait est interdite notamment dans le cas de:

• lait d'animaux traités avec des médicaments vétérinaires exigeant le respect d'un délai d'attente avant la livraison du lait,
• lait ne répondant pas aux exigences en matière d'hygiène,
• lait contenant des substances interdites de manière générale,
• lait provenant d'animaux souffrant d'une maladie pouvant altérer la qualité du lait,
• lait des premiers jets.

Les aliments et l'eau d'abreuvement doivent être irréprochables en termes d'hygiène. Dans le cadre de la production de lait destiné à la fabrication de fromage, des dispositions spécifiques sont prévues quant à l'affouragement d'ensilage.

Le lait étant un aliment périssable, il nécessite une hygiène particulièrement stricte: les surfaces et le matériel en contact avec le lait ne doivent pas altérer sa qualité. Par ailleurs, l'entreposage doit être conforme à la législation en vigueur. Les dispositions relatives au refroidissement, auxquelles il est recommandé de se conformer de manière stricte, dépendent de la durée d'entreposage chez le producteur.

Le lait dans la chaîne alimentaire

Laine

Alors que la laine était auparavant une matière première précieuse, elle constitue aujourd'hui un problème en termes d'élimination.

Avec le lin, le chanvre, et plus tard le coton, la laine était la matière première textile la plus importante et la plus chaude en Europe. A partir des années 1950, la laine se heurte à la rude concurrence des fibres synthétiques et aujourd'hui, sa production représente une activité à perte pour les détenteurs de moutons, pour qui la livraison de laine n'est que trop rarement rentable. Seules les fibres extrêmement fines permettent de réaliser des bénéfices, à condition qu'elles fassent l'objet d'une stratégie de commercialisation élaborée. L'élimination de la laine, autrefois une matière précieuse, pose aujourd'hui problème.

Afin que la laine ne s'emmêle pas excessivement et que les moutons ne souffrent pas de la chaleur, ces derniers doivent être tondus au moins une fois par an, idéalement au printemps.

Environnement

 En Suisse, les troupeaux de moutons sous la surveillance d'un berger jouent un rôle croissant en matière d'environnement.

Les moutons laissés au pâturage sans surveillance mangent la végétation nécessaire aux animaux sauvages, et ce jusqu'à des altitudes élevées. C'est ainsi qu'ils ont acquis la réputation d'être nuisibles pour l'environnement. Cependant, la présence d'un berger peut pallier ce problème: le fait de guider le troupeau vers d'autres pâturages permet de préserver la diversité végétale.

De plus, la présence de bergers et de chiens de protection garantit la sécurité du troupeau. En effet, outre les lynx, un nombre croissant d'ours et de loups réapparaissent dans les Alpes. A des altitudes moins élevées, les chiens errants représentent également un danger pour un troupeau sans surveillance, à la merci de leur appétit.

Enfin, les espaces laissés à l'abandon peuvent être réhabilités grâce au pâturage des troupeaux de moutons sous surveillance, qui participent ainsi à l'entretien du paysage.

Contact spécialisé: info@blv.admin.ch

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