ariegenews.com - Pâtre en haute montagne: un métier qui s'apprend au CFPPA Ariège-Comminges
Carine, David et Emmanuel montent ce matin sur l’estive de Pouilh (commune de Couflens) pour évaluer un stagiaire un peu particulier.
En effet, Gwenn, originaire de la région Centre, suit la formation de pâtre en haute montagne et vient de passer trois mois à 1800 m aux côtés de Jean Bénazet, éleveur et berger qui montagne depuis plus de vingt ans sur cette estive.
Depuis plusieurs années, Jean a décidé de transmettre son expérience en s’associant à cette formation: «j’ai des stagiaires, il faut penser à la relève […]
Moi je suis né dedans mais je comprends que ce métier plaise aux jeunes des villes […] il faut être passionné, si on n’est pas passionné on ne tient pas le coup !»
Depuis 2008, David Gardelle directeur du CFPPA Ariège-Comminges a remis au goût du jour cette formation qui existait depuis une trentaine d’années, en s’entourant de trois nouveaux partenaires: la Chambre d’Agriculture, la Fédération Pastorale et la MSA pour tout le volet amélioration des conditions de travail.
Une formation financée par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées (à hauteur de 60 000 euros) qui permet chaque année à une dizaine d’«élus» d’accéder à un diplôme niveau V délivré par le ministère de l’Agriculture.
«Cette formation réalisée sur huit mois s’adresse au départ à une quinzaine de personnes, explique David Gardelle, qui après un banc d’essai de 140 heures (stages pratiques et théorie) sont testées sur leurs aptitudes et leurs capacités à poursuivre dans ce métier.
Au terme de cette première étape, une dizaine de candidats poursuivront la formation de 860 heures.
On leur apprend la maitrise de certains paramètres indispensables pour travailler sur une estive: météo, gestion de la flore pastorale, orientation, contention, bilan fourrager, dressage de chien de berger, aspects sanitaires […]
Du 10 juin à la fin septembre, les stagiaires montent en estive sous la responsabilité d’un maitre de stage pour se confronter à la réalité de la montagne.
A leur retour d’Estive, ils retournent au CFPPA pour réaliser leur rapport de stage avant de passer l’oral devant un jury constitué par les partenaires et les bergers qui les ont accueillis»
Car si jadis on devenait berger de père en fils, les connaissances se transmettant de génération en génération, aujourd’hui les bergers arrivent d’horizon parfois lointains et la profession bien qu’attachée à une tradition séculaire a évolué avec le temps:
«Pour devenir berger, il faut des qualités physiques, une bonne connaissance de la montagne et de son milieu spécifique mais il faut également être capable de mener un troupeau, savoir établir un diagnostic, comprendre comment fonctionne une estive […]
Pour ma part j’ai envie de continuer, explique Gwenn. C’est ma seconde expérience d’estive, l’an passé je me suis lancé dans les Alpes, la montagne est plus facile mais pendant trois mois je n’ai vu personne.
Ensuite j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation, j’ai la chance d’avoir quelqu’un d’expérience à mes côtés, pour apprendre les bonnes bases et être plus serein quand je serais lâché tout seul avec un troupeau»
La transmission du savoir c’est un socle important dans ce travail, Emmanuel Trocmé, ingénieur à la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, intervenant dans cette formation sait de quoi il parle car il est passé par là il ya quelques années:
«Le savoir est souvent oral dans ce métier, on conduit les troupeaux comme on l’a appris des ainés.
Aussi le choix du maître de stage est très important car il apprend aux jeunes en formation tout ce qu’ils ne trouvent pas dans les livres.
Cette formation a un côté très positif car elle permet de perpétuer une tradition, celle du pastoralisme et le métier de pâtre de haute montagne est un métier d’avenir»
Un métier qui se féminise comme l’indique Carine Travert, formatrice production végétale au CFPPA: «l’an passé nous avions trois filles […] Nous espérons que cette formation suscitera des vocations […]
D’après les maîtres de stage, il parait même que les bergères ou vachères sont plus douces avec les bêtes»
Quoiqu’il en soit, David Gardelle est convaincu de l’avenir de cette formation «pâtres en haute montagne» il envisage même de l’étendre quelques mois avec un contenu davantage orienté «gestion de l’exploitation transhumante l’hiver» avec la redéfinition d’un stage en cette période de l’année.
Mais à court terme, c’est en direction de l’Espagne que le directeur du CFPPA entend développer le partenariat: «nous sommes à quelques kilomètres à peine de l’Espagne où il y a d’autres bergers et d’autres approches du pastoralisme […]
Il serait intéressant de pouvoir confronter nos expériences et travailler ensemble de part et d’autre les Pyrénées»
Formation SIL «Pâtres» (berger ou vacher de haute montagne)
Centre de Formation Professionnelle Agricole Ariège-Comminges
Tél: 05 61 67 04 60
Fiche de la formation à télécharger:
http://www.pamiers.educagri.fr/cfppa/formations/patre.htm
Carine, David et Emmanuel montent ce matin sur l’estive de Pouilh (commune de Couflens) pour évaluer un stagiaire un peu particulier.
En effet, Gwenn, originaire de la région Centre, suit la formation de pâtre en haute montagne et vient de passer trois mois à 1800 m aux côtés de Jean Bénazet, éleveur et berger qui montagne depuis plus de vingt ans sur cette estive.
Depuis plusieurs années, Jean a décidé de transmettre son expérience en s’associant à cette formation: «j’ai des stagiaires, il faut penser à la relève […]
Moi je suis né dedans mais je comprends que ce métier plaise aux jeunes des villes […] il faut être passionné, si on n’est pas passionné on ne tient pas le coup !»
Depuis 2008, David Gardelle directeur du CFPPA Ariège-Comminges a remis au goût du jour cette formation qui existait depuis une trentaine d’années, en s’entourant de trois nouveaux partenaires: la Chambre d’Agriculture, la Fédération Pastorale et la MSA pour tout le volet amélioration des conditions de travail.
Une formation financée par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées (à hauteur de 60 000 euros) qui permet chaque année à une dizaine d’«élus» d’accéder à un diplôme niveau V délivré par le ministère de l’Agriculture.
«Cette formation réalisée sur huit mois s’adresse au départ à une quinzaine de personnes, explique David Gardelle, qui après un banc d’essai de 140 heures (stages pratiques et théorie) sont testées sur leurs aptitudes et leurs capacités à poursuivre dans ce métier.
Au terme de cette première étape, une dizaine de candidats poursuivront la formation de 860 heures.
On leur apprend la maitrise de certains paramètres indispensables pour travailler sur une estive: météo, gestion de la flore pastorale, orientation, contention, bilan fourrager, dressage de chien de berger, aspects sanitaires […]
Du 10 juin à la fin septembre, les stagiaires montent en estive sous la responsabilité d’un maitre de stage pour se confronter à la réalité de la montagne.
A leur retour d’Estive, ils retournent au CFPPA pour réaliser leur rapport de stage avant de passer l’oral devant un jury constitué par les partenaires et les bergers qui les ont accueillis»
Car si jadis on devenait berger de père en fils, les connaissances se transmettant de génération en génération, aujourd’hui les bergers arrivent d’horizon parfois lointains et la profession bien qu’attachée à une tradition séculaire a évolué avec le temps:
«Pour devenir berger, il faut des qualités physiques, une bonne connaissance de la montagne et de son milieu spécifique mais il faut également être capable de mener un troupeau, savoir établir un diagnostic, comprendre comment fonctionne une estive […]
Pour ma part j’ai envie de continuer, explique Gwenn. C’est ma seconde expérience d’estive, l’an passé je me suis lancé dans les Alpes, la montagne est plus facile mais pendant trois mois je n’ai vu personne.
Ensuite j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation, j’ai la chance d’avoir quelqu’un d’expérience à mes côtés, pour apprendre les bonnes bases et être plus serein quand je serais lâché tout seul avec un troupeau»
La transmission du savoir c’est un socle important dans ce travail, Emmanuel Trocmé, ingénieur à la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, intervenant dans cette formation sait de quoi il parle car il est passé par là il ya quelques années:
«Le savoir est souvent oral dans ce métier, on conduit les troupeaux comme on l’a appris des ainés.
Aussi le choix du maître de stage est très important car il apprend aux jeunes en formation tout ce qu’ils ne trouvent pas dans les livres.
Cette formation a un côté très positif car elle permet de perpétuer une tradition, celle du pastoralisme et le métier de pâtre de haute montagne est un métier d’avenir»
Un métier qui se féminise comme l’indique Carine Travert, formatrice production végétale au CFPPA: «l’an passé nous avions trois filles […] Nous espérons que cette formation suscitera des vocations […]
D’après les maîtres de stage, il parait même que les bergères ou vachères sont plus douces avec les bêtes»
Quoiqu’il en soit, David Gardelle est convaincu de l’avenir de cette formation «pâtres en haute montagne» il envisage même de l’étendre quelques mois avec un contenu davantage orienté «gestion de l’exploitation transhumante l’hiver» avec la redéfinition d’un stage en cette période de l’année.
Mais à court terme, c’est en direction de l’Espagne que le directeur du CFPPA entend développer le partenariat: «nous sommes à quelques kilomètres à peine de l’Espagne où il y a d’autres bergers et d’autres approches du pastoralisme […]
Il serait intéressant de pouvoir confronter nos expériences et travailler ensemble de part et d’autre les Pyrénées»
Formation SIL «Pâtres» (berger ou vacher de haute montagne)
Centre de Formation Professionnelle Agricole Ariège-Comminges
Tél: 05 61 67 04 60
Fiche de la formation à télécharger:
http://www.pamiers.educagri.fr/cfppa/formations/patre.htm
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