Historique
Depuis mille ans, l’agneau qui pâture les prés-salés de la Baie du Mont Saint-Michel et des Havres du Cotentin est considéré comme un met festif aux qualités gustatives exceptionnelles.
Par leur travail de sélection au cours des siècles, les éleveurs ont su préserver ces qualités organoleptiques ainsi que les qualités de rusticité naturelle des animaux, clé d’une adaptation optimale à ce terroir rude et périlleux, soumis aux caprices des marées et des embruns.
La création d’un élevage ovin à proximité du Mont-Saint-Michel est dictée par la volonté des seigneurs locaux du Moyen-Age de gagner sur la mer toute portion de terre susceptible de l’être ; la mer provoquant des dégâts à chaque forte marée par l’inondation des terres côtières. Ainsi, pour maintenir les herbus, des travaux d’endiguement sont initiés au Xe siècle et l’élevage de moutons est introduit sur ces espaces maritimes.
La production ovine est signalée à la même époque dans la région des havres du Cotentin dans la charte de fondation de l’abbaye de Lessay, à travers la donation de deux bergeries à l’abbaye. En 1181, la dîme de cette abbaye est constituée des deux tiers de la laine ovine.
Au XIe siècle, les moines du Mont Saint-Michel ont un « droit de brebiage » qui leur permet de choisir et de s’approprier tous les ans la plus belle brebis dans chaque troupeau des exploitations de la Baie.
Par la suite, les pèlerins, premiers visiteurs du Mont-Saint-Michel, découvrent les moutons des prés-salés. Grands voyageurs, ils en font la réputation à travers de nombreuses régions.
Par la suite, les pèlerins, premiers visiteurs du Mont-Saint-Michel, découvrent les moutons des prés-salés. Grands voyageurs, ils en font la réputation à travers de nombreuses régions.
Au début du XXe siècle, la venue des premiers touristes au Mont-Saint-Michel et sur la côte Normande étend largement cette renommée. Les familles bourgeoises, à la recherche d’une nourriture originale et typiquement régionale, commencent à demander de l’agneau pré-salé aux restaurateurs.
Après la seconde guerre mondiale, le tourisme se développe et bientôt à l’image du Mont-Saint-Michel s’associe un produit gastronomique : l’agneau pré-salé. Mais la demande est vite supérieure à l’offre et des fraudes s’installent. Les abus constatés provoquent même d’importants remous dans la région. Face au problème, les éleveurs réagissent.
C’est pour protéger ce savoir-faire traditionnel que la démarche de création de l’AOP Prés-Salés du Mont Saint-Michel est engagée en 1992. Elle aboutit en 2009, reconnaissance officielle qui fédère les éleveurs respectueux d’un mode d’élevage naturel autant que les institutions officielles qui les entourent et qui apportent un niveau de protection maximal à cette démarche de qualité et de préservation du patrimoine.
Au printemps 2010, les premiers agneaux sont commercialisés sous l’AOP Prés-Salés du Mont Saint-Michel. Dans un premier temps locaux, les points de vente s’étendent progressivement aux grandes agglomérations de Basse-Normandie et d’Ille-et-Vilaine ainsi qu’à Paris, où cette viande est rapidement plébiscitée comme met de choix dans une filière gastronomique haut de gamme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire