Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


dimanche 1 février 2015

Utilité à la longueur de la queue chez les ovins

Encore une fois, le débat entourant la longueur de l'ablation de la queue des ovins refait surface. La queue a de nombreuses fonctions; la queue à sa pleine longueur chez la brebis protégera le pis contre le froid. Une Scottish Blackface sur la colline conserve toute sa queue, car le berger sait que dans des conditions extrêmes où la brebis élèvera son agneau, le pis nécessite une protection contre le froid et une mammite possible. Très souvent, lorsqu'un ovin défèque, il secouera la queue pour répandre les excréments.

Cependant, qu'arrive-t-il si la queue est laissée longue dans nos pâturages luxuriants? Les selles molles s'amassent sous la queue, y faisant un lieu idéal pour la myiase. Les mouches déposent leurs oeufs dans la masse fécale et autour de celle-ci, les oeufs éclosant en asticots qui attaqueront la chair sous la queue, et qui entreront même dans le rectum et le vagin. Un agneau avec la myiase n'est pas beau à voir, et il mourra très probablement.

Toutefois, le fait d'enlever complètement la queue pour empêcher la myiase présente aussi des problèmes. Certes, certains prolapsus du rectum peuvent être d'origine génétique, mais un grand nombre sont le résultat de cette ablation de la queue. Le problème réside dans l'anatomie de la région; l'anus et la vulve sont maintenus fermés par les muscles sphincters, muscles circulaires autour de ces orifices, qui se relâchent pour laisser passer les selles et l'urine. Pour être puissant, tout muscle doit être fixé à un os du squelette; ces muscles ont deux insertions à la face inférieure des os de la queue. Une s'étend vers l'avant, et l'autre vers l'arrière le long de la queue. Lorsque la queue est coupée courte, l'insertion du muscle arrière est enlevée, ce qui affaiblit ces muscles.
La faiblesse peut ne pas être apparente immédiatement, mais très souvent un ovin sans queue retournera le rectum au moment d'expulser des selles. Éventuellement, le rectum ne reviendra pas complètement à sa position normale, ce qui mènera au prolapsus. À la fin des années 1980, la mode était aux ovins sans queue, et il y avait un problème significatif avec les agneaux en prolapsus dans la station d'essais. Lorsque les queues étaient laissées plus longues, le problème disparaissait.
Chaque année au moment de l'agnelage, il y a des questions sur les brebis en prolapsus durant le dernier mois de gestation. Dans de nombreux cas, un facteur contribuant est une ablation courte et la perte de la moitié de l'insertion du muscle. Dans le dernier mois de gestation, les muscles du bassin, incluant le muscle de retenue du vagin et le muscle sphincter de la vulve, relâchent sous l'influence du changement hormonal en préparation de l'agnelage. Un muscle de la vulve déjà faible est affaibli davantage par ces changements hormonaux; le résultat est un prolapsus du vagin. Naturellement, les prolapsus se produiront chez les brebis ayant des queues plus longues en raison d'autres facteurs, tels qu'une carence en sélénium à ce stade de la gestation.

Chaque méthode de caudectomie, soit l'anneau de caoutchouc, le couteau, la méthode Burdizzo accompagnée du couteau, produira les mêmes résultats si elle est effectuée correctement et avec soin . En ce moment, la région recommandée est au bout du filet au-dessous de la queue. Comme cela peut laisser une queue trop courte chez la brebis adulte, on travaille actuellement à la détermination de l'emplacement adéquat.

La recommandation du code de pratique d'amputer la queue à la lèvre inférieure de la vulve chez les agnelles, et sous le rectum chez le bélier est un compromis entre aucune caudectomie, avec le risque de myiase, et une caudectomie complète avec la possibilité d'un prolapsus rectal et/ou vaginal. Cette recommandation a été acceptée par le comité qui se compose de producteurs, de vétérinaires et de membres de la société de protection des animaux, et qui reçoit des commentaires des associations d'ovins provinciales. Ce compromis abordait aussi les préoccupations du mouvement de protection des animaux à l'effet que la caudectomie était une mutilation non nécessaire. La question demeure donc, pourquoi continuer à amputer la queue de façon très courte ou à enlever complètement la queue lorsque la longueur de compromis satisfait aux besoins sanitaires de l'ovin?


Auteur :Dr S. John Martin - Consultant en santé des ovins, caprins et porcins/MAAARO
Date de création :01 juin 1999
Dernière révision :19 avril 2010

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