Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


mardi 24 décembre 2013

2014 Année internationale de l’agriculture familiale

2014 Année internationale de l’agriculture familiale

L’Année internationale de l’agriculture familiale 2014 (AIAF) vise à rehausser l’image de l’agriculture familiale et de la petite agriculture en focalisant l’attention du monde entier sur leur contribution significative à l'éradication de la faim et de la pauvreté, à l’amélioration de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des moyens d’existence, à la gestion des ressources naturelles, à la protection de l’environnement et au développement durable, en particulier dans les zones rurales.
L’objectif de l’AIAF 2014 est de remettre l’agriculture familiale au centre des politiques agricoles, environnementales et sociales dans les programmes d’action nationaux, en identifiant les lacunes à combler et les opportunités offertes afin de favoriser la transition vers un développement plus équitable et plus équilibré. L’AIAF 2014 favorisera le débat et la coopération aux niveaux national, régional et mondial, pour faire mieux connaître et comprendre les défis qu’affrontent les petits exploitants et aider à identifier des moyens efficaces pour soutenir l’agriculture familiale.

QU’EST-CE QUE L’AGRICULTURE FAMILIALE?

L’agriculture familiale englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en connexion avec de nombreux aspects du développement rural. L’agriculture familiale permet d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale ou aquacole qui, sous la gestion d’une famille, repose essentiellement sur de la main-d’œuvre familiale, aussi bien les hommes que les femmes.

Dans les pays développés comme dans les pays en développement, l’agriculture familiale est la principale forme d’agriculture dans le secteur de la production alimentaire.

Au niveau national, plusieurs facteurs clés peuvent contribuer avec succès à son développement, entre autres: les conditions agro-écologiques et les caractéristiques territoriales; les politiques environnementales; l’accès au marché; l’accès à la terre et aux ressources naturelles; l’accès à la technologie, aux services de vulgarisation agricole et au crédit; les conditions démographiques, économiques et socio-culturelles; la disponibilité d’un enseignement spécialisé.

L’agriculture familiale joue un rôle important au niveau socio-économique, environnemental et culturel.

EN QUOI L’AGRICULTURE FAMILIALE EST-ELLE IMPORTANTE?

  • L’agriculture familiale et la petite agriculture sont liées de façon indissociable à la sécurité alimentaire mondiale. 
  • L’agriculture familiale préserve les produits alimentaires traditionnels, tout en contribuant à une alimentation saine et équilibrée, à la conservation de la biodiversité agricole mondiale et à l’utilisation durable des ressources naturelles.
  • L’agriculture familiale peut être un moyen de stimuler les économies locales, surtout si elle est combinée avec des politiques spécifiques axées sur la protection sociale et le bien-être des communautés.

vendredi 6 décembre 2013

Championnat de tonte 2014 en France

Championnat de France 2014 de tonte de moutons
le samedi 19 et dimanche 20 juillet

Ligné - Loire-Atlantique

VENDREDI SOIR 18 JUILLET
Speed shears au camping à la ferme de la chapeaudière
soirée festive de bienvenue avec musiciens locaux

SAMEDI 19 JUILLET 2014 à Ligné
à partir de 9h éliminatoires junior, intermédiaire, ladies, senior, forces et open
Soirée animée par un groupe de musique sur le site du concours
Repas sur place

DIMANCHE 20 JUILLET 2014 à Ligné
lors de la fête du mouton organisée par Festouailles (défilé d'un troupeau dans le bourg jusqu'au site de la fête, vide grenier et animations diverses)
à partir de 9h demi finales, finales et contests internationnaux
Soirée animée par un groupe de musique
Repas sur place

Contacts :
Alain Belliard : 02 40 97 75 36
Marc Lebreton : 02 40 97 29 33

mercredi 4 décembre 2013

20 minutes - «Au secours, on est envahi par des moutons» - Suisse

20 minutes - «Au secours, on est envahi par des moutons» - Suisse

Le berger qui n'a pas peur des loups .....

Le berger qui n'a pas peur des loups - Reporterre

Berger-paysan dans le Jura, Gérard Vionnet vient d’expérimenter sur un alpage des hauts plateaux du Vercors un système de garde protecteur du troupeau. Chance des débutants ou efficacité ? Il n’y a eu qu’une brebis tuée au lieu de cinquante les années précédentes.

Vétérinaire de 1979 à 1990, Gérard Vionnet élève depuis dix ans une dizaine de chevaux de monte et de trait, quelques vaches allaitantes, et quelques brebis pour les agneaux et la laine dans une ferme d’estive de soixante-dix hectares à 900 m d’altitude, à Vaux-et-Chantegrue, dans le Doubs. L’été, ses animaux entretiennent des espaces naturels (Natura 2000, pelouses sèches), tandis qu’il accueille en pension une centaine de vaches allaitantes suisses et des génisses montbéliardes.
Il participe aussi à un projet de réintroduction de céréales, dans le cadre d’un réseau de bergers-boulangers.
Reporterre - Vous vouliez garder votre troupeau en zone à loup. Pourquoi et comment ?
Gérard Vionnet - Je n’avais jamais gardé plus de deux cents moutons et je voulais garder avec le loup. Je veux aussi poser le problème du loup dans un contexte large... Ce que cache la problématique loup, c’est qu’on n’a pas les mêmes intérêts que les éleveurs. Les bergers croient les éleveurs solidaires, mais il y a beaucoup de différences. Je l’ai découvert en gardant pour deux bergers deux mille brebis dans la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, la plus grande de France, avec huit alpages de deux mille moutons sur quatorze mille hectares.
Cela fait trente-sept ans que je connais le Vercors. Les hauts plateaux, c’est quarante km de long sur deux de large, sans habitation, sauvage, plat, sans eau. Parfois, on passe quarante jours sans pluie. Ils récupèrent les eaux superficielles lors des fortes pluies aux sources intermittentes qu’on capte alors pour remplir des réservoirs. Deux mille moutons, c’est sept mètres cubes d’eau en complexe d’abreuvement à gérer avec la mise à disposition d’une vingtaine de bassins.
Marin reconverti depuis deux ans, le berger n’avait jamais fait d’estive dans le Vercors, arrivait sans idée préconçue, avec une solide formation dans la Crau. J’avais le statut d’aide-berger, financé entièrement par les aides publiques, comme les filets de protection pour parcs de nuit et les quatre patous. C’est un dispositif accessible à tous et obligatoire pour être indemnisé en cas d’attaque. Il faut que les deux bergers s’entendent, gardent de la même façon.
Le retour du loup a révolutionné l’itinéraire technique de garde dans les montagnes françaises pour les bergers expérimentés. Pour certains, c’est une grande douleur de renoncer à un type de garde dans une montagne qu’ils adorent, qu’ils connaissent bien, où ils parvenaient à des pratiques de haut niveau. Il leur faut dire adieu à tout ça ! Maintenant, il y a des filets, des chiens, et il faut garder les troupeaux plus serrés.
Avant, il n’y avait pas de point d’eau sur les alpages du Vercors, les brebis mangeaient la nuit et on leur donnait du sel (pour conserver l’eau dans le corps). Maintenant, on met des citernes, comme chez nous dans le Jura, ce qui fait que le berger devra passer au point d’eau tous les trois jours, c’est une nouvelle contrainte. Mais si les brebis ont très soif, elles sur-pâtureront près du point d’eau...
Comment vous êtes-vous adapté ?
Depuis 2001, l’alpage de la Grande Cabane que nous avons gardé cette année subissait beaucoup d’attaques et de dégâts. Certains bergers refusent de s’adapter. Je suis arrivé sans savoir ce qui m’attendait. Je n’avais ni solution ni objectif. On avait de très bons patous, mais ils ne pouvaient pas s’exprimer efficacement dans l’ancien système de garde. Il faut créer une relation entre les chiens de protection, les chiens de conduite, le troupeau et le berger...
Dans le Vercors, nous avons la chance d’avoir un réseau radio financé par la Réserve naturelle : il y a deux radios par alpage, en lien avec le gardes de la réserve. On peut agir de manière synchrone et cohérente sur le troupeau quand deux bergers gardent ensemble, ou appeler l’autre quand le troupeau vient de se couper.
Il y a un passage très juste dans le Journal d’un berger nomade, de Pascal Vick. Il écrit : ’’Ulysse [le berger] ne soupçonnait pas que l’efficacité est le résultat d’une collaboration étroite entre l’homme et le chien. C’est évident pour leur chien de conduite, mais ils ne savent pas encore avec les patous’’.
Certains bergers, certains éleveurs raisonnent comme s’il y avait des salauds qui veulent imposer le loup et paient pour le protéger. Les bergers détestent les contraintes. Les écolos des villes, la société, sont à mille lieux de savoir ce que vivent les bergers.
Etre pour ou contre le loup, c’est comme si on me demandait si j’étais pour ou contre la foudre, c’est une contrainte qui fait partie du métier... Pascal Vick écrit encore : ’’un autre rapport est possible entre le berger et le loup’’. Mais il faut aussi entendre le berger qui dit : ’’Ecoutez-moi, je n’en peux plus’’. Il se sent impuissant, c’est terriblement dévalorisant vis-à-vis de soi-même et des éleveurs.
Le bémol à tout cela, c’est mon inexpérience d’autres contextes. Il existe peut-être des alpages non défendables. Mais ce n’est pas le cas du Vercors où nous n’avons pas été les seuls à subir très peu d’attaques.
Sur les hauts plateaux du Vercors, un des alpages a été attaqué tout l’été. Les trois bergers étaient séparés et ne pouvaient se relayer, le troupeau était scindé en trois unités géographiques. Ils étaient en net sous-effectif de patous, qui en plus n’étaient pas fidélisés à chacun des groupes. Dans ce cas, il n’y a pas d’entraide possible entre bergers. L’anomalie, c’est que sur les trois bergers, deux étaient financés par les aides publiques avec le statut d’aide-berger.
En avez-vous parlé avec eux ?
Non, c’est tabou... Par exemple, les bergers hésitent à parler de l’attaque qu’ils viennent de subir à la radio. Au moins deux autres alpages avaient le même mode de garde que nous, l’un sans patou. Il y a eu une seule attaque et un mouton mort, comme les années précédentes.
Quelle a été votre pratique ?
Ce qui va protéger est la connaissance fine du loup. Il faudrait un socle partagé de connaissances scientifiques. Un exemple : de 2001 à 2012, il y avait eu sur la Grande Cabane chaque année cinq à sept attaques occasionnant une cinquantaine de cadavres. Cet été, le loup n’a consommé en quatre attaques que très partiellement une seule brebis dont le cadavre a aussitôt été protégé par les patous qui ont déboulé en moins d’une minute.
Elle a ensuite été mangée par les vautours. Il y a eu deux attaques avec une blessée et une sans victime. Soit on a eu la chance inouïe des débutants, soit c’est l’efficacité de notre mode de garde différent.
Le mouton ne représente que 5 à 10% du régime estival actuel du loup. Le challenge à mettre en place, c’est que la viande de mouton soit plus chère pour le loup. Le loup va manger autre chose si cela lui coûte de se battre avec les patous, de subir des échecs successifs. Dans sa stratégie, il apprécie sans cesse le coût énergétique d’une attaque. Le risque d’être blessé par un patou peut mettre sa vie en danger. Le berger doit avoir ça en tête. Il faut essayer de stresser le loup, de lui compliquer la vie.
On a gardé à deux dans les circonstances les plus difficiles, des zones à relief tourmenté ou boisées, ou en automne quand le troupeau a tendance à se couper car il manque d’herbe, qu’arrive le brouillard et que les loups adolescents s’émancipent en circulant beaucoup.
Nous étions alors chacun d’un côté du troupeau très serré pour ne pas le laisser se couper. Sur le Vercors, les mérinos, race très grégaire, se gardent plus facilement que les tarrasconnaises pyrénéennes au caractère plus indépendant.
L’utilisation du parc nocturne regroupant toutes les brebis a été systématique, sauf trois ou quatre fois où un groupe a dormi dehors, protégé par un patou.
Si le prédateur sait que son attaque marche, il revient. Il va sur les proies les plus faciles, c’est difficile de l’en empêcher s’il a pris ses habitudes sans avoir été dérangé.
Que faire pour connaître le loup ?
Accepter de s’intéresser à lui. Il faut l’état d’esprit de la cohabitation pastorale.
Les troupeaux sont-ils trop gros ?
Le loup pourrait bien être une nouvelle chance pour un pastoralisme qui conviendrait aux bergers. Les bergers pyrénéens reconnaissent par exemple que mille brebis tarrasconnaises sont impossibles à garder serrées pour les protéger du loup et de l’ours. Par contre, des troupeaux de trois cents brebis seraient protégeables.
C’est l’intensification moderne du monde de l’élevage qui a amené un pastoralisme de grands troupeaux à taille inhumaine sur lesquels les grands prédateurs ont la tâche facilitée. Le loup devient l’arbre qui cache la forêt du mal être animal : les bergers s’accordent à considérer que l’individualisation des soins n’est pas possible dans ces conditions, ont par exemple du mal à isoler rapidement et soigner une brebis boiteuse.
C’est ça qu’il faut demander, mais ce serait se désolidariser de certains éleveurs ; les vrais prédateurs ne sont-ils pas ces quelques éleveurs qui ne paient pas bien les bergers, se plaignent du loup et ramassent l’argent des aides publiques sans les optimiser et parlent haut et fort ?
S’ils font des cabanes en plus, fractionnent les troupeaux, achètent des patous, on saura faire, c’est de l’extensification ! Dans le Vercors, l’arrivée des aides bergers, en doublant la présence humaine, oblige actuellement à repenser le logement et améliorer le confort.
- Propos recueillis par Daniel Bordur

lundi 18 novembre 2013

La pétition OUR Living World | Our Living World

La pétition OUR Living World | Our Living World

Les signataires s’opposent à la confiscation du Vivant et de ses ressources inaliénables par des réglementations favorisant les intérêts des lobbies industriels. Ils demandent la prise en compte prioritaire, par les pouvoirs publics et les directives européennes, des impératifs du Vivant, afin quel’intérêt général et celui des générations futures soit défendu et préservé.

vendredi 15 novembre 2013

Bonnet d’âne aux « bonnets noirs » de Gap

Bonnet d’âne aux « bonnets noirs » de Gap


Puisque le bonnet est l’accessoire de cet automne, France Nature Environnement, FNE PACA, Hautes-Alpes Nature Environnement, UDVN-FNE 04 et la Société Alpine de Protection de la Nature souhaitent décerner le bonnet d’âne aux éleveurs qui ont saccagé vendredi 8 novembre 2013 la façade du siège de nos collègues de la SAPN à Gap. 


Venus vendredi 8 novembre à Gap pour manifester leur colère suite à des attaques sur des troupeaux, des éleveurs ont jeté des œufs, des viscères et des carcasses de brebis contre la façade du siège de la SAPN. Des actes inqualifiables qui ont pourtant reçu le soutien d’élus de la République ! ...

France Nature Environnement, FNE PACA, Hautes-Alpes Nature Environnement, UDVN-FNE 04 et la Société Alpine de Protection de la Nature, dont l’action s’est toujours inscrite dans l’écoute et le respect mutuel, sont choqués par ces actes violents et examinent les suites juridiques à donner contre les auteurs de ces faits qui ne peuvent rester impunis.

Nos associations comprennent le désarroi et les situations difficiles dans lesquels est placé le monde pastoral d’aujourd’hui. Mais elles ne peuvent en être tenues responsables.

Si nos associations défendent la présence du loup sur notre territoire, elles ont aussi pris en compte les difficultés créées par le retour naturel du prédateur et ont toujours milité pour que les éleveurs puissent bénéficier des aides financières pour mettre en place les mesures de protection des troupeaux, seul moyen de limiter la prédation du loup. Dans le cadre du protocole national, elles ont approuvé les possibilités de tirs de prélèvement du loup dans les cas où ces protections se trouvent inefficaces, comme le permet la Convention de Berne et la directive européenne « Habitats ».

Les causes de la crise que subit aujourd’hui le monde agricole ne sont pas à rechercher du côté des associations de protection de la nature. Depuis des décennies, nous appelons à une réforme de fond des pratiques agricoles, recentrées sur la proximité, sur le respect de la biodiversité et des ressources naturelles, avec une juste rémunération des éleveurs, basée sur le travail fourni et sur les aides de l’Europe. Les consommateurs nous suivent en ce sens.

Nous pensons qu’il est possible aujourd’hui de valoriser la production de viande ovine, qui est une production de qualité au regard de la viande produite hors de France et qui arrive sur nos étals.

Le loup n’est que le bouc émissaire d’une crise bien plus profonde dont les éleveurs et élus locaux refusent de voir la réalité. Le soutien économique aux éleveurs se place dans un "contrat social" où cet appui financier comprend l'acceptation de règles communes dont la préservation du loup, souhaitée par la majorité de la société.

Nos associations sont convaincues que les solutions de long terme passent par le dialogue et la négociation, pas par la violence et l'intimidation. Elles restent disponibles pour des échanges basés sur la volonté d'aller au fond des problèmes, sur la recherche de solutions viables et le respect des autres.

mardi 12 novembre 2013

Le loup, ennemi ou nature ? Paroles de bergers - Reporterre

Le loup, ennemi ou nature ? Paroles de bergers - Reporterre

Les rencontres nationales des associations de bergers viennent de se tenir. Les bergers ont rappelé que le grand prédateur ne doit pas faire oublier les conditions sociales des gardiens de troupeaux et les pratiques d’élevage intensives.
Un premier constat s’impose. Si tous rejettent l’idée de l’éradication de canis lupus, les bergers sont hyper sensibles sur le sujet et demandent des réponses« efficaces » à leurs soucis : « 5 500 brebis sont mortes sur 250 communes de l’arc alpin où l’on recense 1 300 patous (chiens de protection) », dit Antoine Le Gal, berger dans le haut Verdon et représentant au GNL, le groupe national loup. En première ligne en cas d’attaque de leur troupeau, les bergers sont très souvent désarmés, isolés, voire critiqués par les éleveurs à qui ils reprochent d’être souvent dans « le déni de réalité » ou de tenir des propos« idéologiques » en voulant supprimer tous les loups.
« Frappée par la violence des bêtes et de mon employeur »
« Le sujet m’émeut, j’ai tendance à trembler », dit Eric en restituant les débats de son petit groupe de discussion qui a mis en avant « la souffrance des bergers » qu’un autre groupe a aussi abordée : « Des bergers n’ont plus confiance en eux », dit Solène qui travaille en Ariège où le grand prédateur est l’ours. Elle pointe les difficultés qui surviennent parfois avec leurs patrons, les éleveurs, agriculteurs affiliés majoritairement à la FNO, branche ovine de la FNSEA dont le discours sur le loup est assez radical.
Distinguer éleveurs et bergers
Souvent réunis en syndicats ou groupements pastoraux, les éleveurs sont les propriétaires des troupeaux qui, plus particulièrement dans le sud, broutent en plaine l’hiver et sont confiés en été aux bergers qui les gardent sur les alpages de montagne. Ils y montent lors de la transhumance.
Les éleveurs défendent rarement la même position que les bergers par rapport aux prédateurs. Une bergère alpine se dit « frappée par la violence des bêtes et de mon employeur qui reporte la faute sur moi » en cas d’attaque.
Quand, en outre, les choses paraissent « imposées de l’extérieur », la coupe déborde. L’extérieur, c’est l’administration et son culte du secret : « L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONFCS) ne donne d’information sur la présence d’un loup que lorsque tout le monde le sait », dit Mathieu, berger en Maurienne. L’extérieur, c’est aussi le monde urbain, les« écolos de salon », les « touristes qui parlent d’espaces sauvages, et à qui il est difficile de faire comprendre que ces espaces sont domestiqués », dit Christiane qui vit à Lyon en hiver et vient de quitter un alpage en Oisans après dix-sept ans, avec une certaine amertume.
« Certaines pratiques favorisent la prédation »
Certains discours sont perçus comme une remise en cause de la légitimité des bergers à être sur un alpage. « Je suis d’accord sur la place du loup et de la biodiversité, mais je m’interroge sur la place de l’homme », dit une bergère de la Brévine, la Petite Sibérie suisse du Jura neuchâtelois. « Les troupeaux domestiques ont leur place, ils sont aussi créateurs de biodiversité », dit un berger alpin. Les savoirs et compétences acquis avant le retour du loup semblent remis en question.
« Quand c’est trop pentu, on ne peut pas regrouper mille brebis sans que des pierres ne tombent ou qu’il n’y ait des pattes cassées... Dans la réalité pâturée, il faut bien laisser aller cinquante brebis à tel endroit, d’autant que l’Europe paie pour l’entretien de ces zones difficiles », dit Solène.
Faut-il, comme l’association Ferus, suggérer l’abandon de certaines zones d’alpage difficiles ? Tout le monde ici sourit car un alpage a forcément des zones difficiles. Les positions sont cependant contrastées parmi les bergers où l’on distingue ceux qui ne veulent pas abandonner le terrain et ceux qui estiment que « tant qu’il y aura séparation [d’avec le loup], il n’y aura pas de solution ».
Autrement dit, ceux-ci pensent que les éco-systèmes du loup et des moutons peuvent coexister, avec des aménagements. « Bien sûr que certaines pratiques favorisent la prédation », dit Antoine. Faut-il en changer ? Modifier les conduites de troupeau ? Peut-être, mais cela renvoie à la formation, à la connaissance fine des mœurs du prédateur, à la communication entre tous les acteurs : bergers, éleveurs, décideurs...
Cela renvoie-t-il à la notion de « seuil de tolérance » dont parle Maurice Tissot, militant de la Confédération paysanne du Doubs ? Il pense au cauchemar de Thierry Maire, dont l’élevage avait subi une cinquantaine de pertes à la suite deplusieurs attaques en 2011 : « Il n’en dormait plus... Si j’avais une attaque tous les trois ans, je l’accepterai peut-être, mais là... Il faut faire évoluer la directive habitat pour tuer un individu... »
« Faire émerger des solutions locales immédiates »
Gérard Vionnet, berger jurassien à la formation de vétérinaire, militant environnementaliste, se dit « choqué : un prédateur tue tout le temps. Il faut tenir compte des spécificités de chaque milieu, des pratiques très différentes selon le lieu » et l’historique de la présence de prédateurs. Fort d’une expérience de gardiennage de deux mille brebis l’été dernier en zone loup dans le Vercors (prochain sujet), il a quelques suggestions pour les secteurs où le loup n’est pas encore installé à demeure : « il faut faire émerger des solutions locales immédiates, essayer les barrières de fladry (voir également ici) qui marchent cinq à huit mois, les doubles filets, les doubles parcs... Il faut aussi connaître ce loup-là... ».
Des bergers d’autres massifs, où le loup est arrivé depuis plusieurs années, hochent la tête. Mathieu a bien entendu ceux qui veulent l’élimination d’un loup ou d’une meute à problème : « Diminuer la population de loups, il y a des endroits où il faut le faire... Mais que fera-t-on ensuite quand elle remontera ? »La situation est sans issue.
C’est d’ailleurs ainsi que se termine un communiqué de l’association des bergers de Provence et des Alpes du sud qui, s’appuyant sur la récente condamnation d’un berger ayant agressé deux agents du parc du Mercantour venant constater une attaque, dénonce le fait que tout se passe « comme si les bergers étaient la variable d’ajustement de la protection du loup » tout en rappelant ne pas demander l’éradication du prédateur, mais « d’en être protégés ».
Vers la création en avril d’une fédération nationale des bergers
Approuvé par tous les bergers présents à la Petite Echelle, ce texte devrait être signé par d’autres associations. Il préfigure ce qui pourrait être au nombre des actions d’une future fédération nationale des bergers dont le congrès constitutif se tiendra en avril prochain dans les Cévennes. Construite en réaction au loup, une véritable union des bergers pourrait alors se réaliser sur des bases jetées en juin dernier avec la création d’un syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère affilié à la CGT. Il a notamment demandé aux prudhommes de Grenoble de requalifier les CDD des bergers en CDI : « on part des problèmes du loup, on arrive au statut des bergers, faisons passer nos solutions », dit son responsable, Michel Didier, présent sur le Mont d’Or.

Le loup serait-il l’arbre qui cache la forêt des autres problèmes du pastoralisme ? Christiane n’est pas loin de le penser : « Le loup est là pour qu’on fasse n’importe quoi ailleurs, un moyen pour que l’agriculture intensive fasse ce qu’elle veut ». Antoine Le Gal est proche de cette analyse : « les syndicats d’éleveurs sont pour l’éradication du loup, pas nous. Mais certains profitent du loup pour éviter de parler des contrats de travail... »
Ou de retourner une part des aides aux bergers, donc l’accès à la formation, aux chiens de protection et à leur éducation, aux outils scientifiques de connaissance du loup... D’ailleurs, on a beaucoup parlé de l’observatoire du loup dont l’utilité est incontestable dans une perspective de cohabitation avec le prédateur.

mercredi 23 octobre 2013

Un Syndicat des Gardiens de Troupeaux se crée en Isère

Un Syndicat des Gardiens de Troupeaux se crée en Isère

Pour défendre l'intérêt collectif de leur profession, des bergères et bergers de l'Isère ont créé le Syndicat des Gardiens de Troupeaux (SGT38) au printemps 2013. La volonté du syndicat est de travailler sur le statut du métier de berger, en prenant appui sur le droit du travail et en s'appliquant à le faire respecter.
SGT-Contact : 04 76 32 00 53

Communiqué : Un syndicat des gardiens de troupeaux se crée en Isère

Dans les métiers du pastoralisme, l’engagement syndical est rare si ce n’est absent. Dans les années 70, il exista un syndicat de bergers dans les Bouches-du-Rhône. Il n’a pas survécu à la pression patronale.

La volonté du Syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère (SGT 38) est de travailler sur le statut de la bergère et du berger, en s’appuyant sur le droit du travail et en s’appliquant à le faire respecter. 

En étudiant le Code rural et le Code du travail, il apparaît aux membres du SGT 38 qu'il existe des moyens de fonder le statut de la bergère et du berger salarié de groupement pastoral sur le type de contrat de travail. Le but est de sortir les bergères et les bergers salariés d’une précarité liée à leur contrat de travail à durée déterminée à caractère saisonnier, par l’adoption d’un contrat de travail à durée indéterminée adapté à leur situation.

Sans entraîner des surcoûts salariaux pour les employeurs, préciser le statut de la bergère et du berger salarié par l’application du Code du travail, par l’élaboration d’un référentiel des compétences du métier de la bergère et du berger, par l’engagement des bergères et des bergers dans une performance zootechnique, pastorale et écologique, par l’amélioration des conditions de travail, de logement et d’équipement et par l’adaptation de la formation continue ou initiale, a pour finalité de pérenniser le métier de bergère et de berger. En rendant le métier plus attractif et en favorisant la reconnaissance des savoir-faire, il s’agit d’améliorer le dialogue professionnel entre les bergères et les bergers salariés et ceux qui les emploient et d’induire une fidélisation des bergères et des bergers.

Le SGT 38 est né de l’initiative de plusieurs membres de l’Association des bergers de l’Isère (ABI). L'ABI est née en 1984 et poursuit de manière dynamique ses objectifs en matière de rencontres entre les bergères et les bergers, de formations (par exemple, elle participe à l’organisation, avec la Fédération des alpages de l‘Isère, d’une formation continue de trois jours chaque mois de mai depuis 1999 et d’autres formations au cours de l’année : informatique, homéopathie, sauveteur secouriste du travail...), de présentation du métier au public scolaire, collégien, étudiant et professionnel, et enfin en matière de recherche d'emploi. Les contacts sont ceux du président (04 76 32 00 53, 04 76 34 31 85 en estive), des secrétaires (06 76 89 14 09 et 06 03 88 88 61), du trésorier (06 83.06.79.61).

Le métier de bergère et de berger est très diversifié dans le département de l'Isère qui compte près de 300 alpages dont une centaine organisés en groupements pastoraux. Le travail des gardiens de troupeaux concerne le gardiennage d'ovins (parfois laitiers), de bovins (génisses, vaches allaitantes) et même de vaches laitières en Chartreuse. Les alpages s'échelonnent de moins de mille mètres d'altitude à plus de 2500 mètres d'altitude, sur des massifs à roches calcaires (Vercors tabulaire et sec, Chartreuse plus accidentée et arrosée) ou à roches métamorphiques (Oisans, Belledonne très humide).

Les bergères et les bergers sont jeunes. Ils et elles ont souvent des bons niveaux de formation (Bac + 3, voire plus). Les femmes sont bien représentées, y compris sur les alpages bovins. Ils et elles montent souvent en famille sur leur lieu d'estive. Les contrats de travail sont à durée déterminée saisonniers, sauf sur un seul alpage où un contrat à durée indéterminée lie le berger à un groupement pastoral depuis vingt et un ans.

Les contrats de travail des bergères et des bergers de l’Isère s'appuient sur la nouvelle Convention collective des productions et travaux agricoles de l'Isère du 30 novembre 2012, dans laquelle ne figure aucune spécificité du métier de bergère et de berger, contrairement aux conventions collectives agricoles de l'Ariège, des Hautes-Alpes et de Savoie, où les conditions du métier de bergère et de berger sont fixées dans des avenants.

La question du contrat de travail est cruciale. Elle engage les bergères et les bergers d’une part, et les éleveuses et les éleveurs d’autre part dans une relation de travail qui, dans l’intérêt du troupeau et des alpages, devrait être valorisante pour les deux parties. Un contrat de travail respectant le Code du travail est le gage d’une relation saine pouvant s’inscrire dans la durée.

Michel Didier,
président de l’Association des bergers de l’Isère.

jeudi 10 octobre 2013

Rencontres Nationales des Associations de Bergers 2013

www.bergersdujura.org/doc/programme_rencontres_bergers_2013.pdf




Rencontre nationales des associations de bergers

Les rencontres nationales permettent des échanges sur diverses thématiques entre des associations de bergers de différents massifs (Alpes, Pyrénées …).
Les prochaines rencontres nationales auront lieu les 1, 2 et 3 novembre 2013 sur l'alpage de la Petite Echelle à Rochejean (Doubs).

mardi 8 octobre 2013

Alpage de la Vare - Petitions24.net

Alpage de la Vare - Petitions24.net

Alpage de la Vare

L'alpage de la Vare, au-dessus du Pont de Nant, accueille depuis longtemps les randonneurs. Cet endroit a été géré pendant longtemps par un berger, Pascal Eguisier (voir L'HIVER NOMADE, film), qui assurait également le gîte et le couvert pour les marcheurs.
Ce dernier a fait de nombreux travaux pour améliorer cet alpage (panneaux solaires, yourte...). Comme il a choisi de ne plus exploiter la Vare, sa fille a repris la gestion du gîte cette année 2013. Mais elle n'est pas bergère et la commune de Bex semble vouloir un berger pour s'occuper de l'ensemble des activités. Pourquoi ne pas scinder les deux activités, d'un côté un berger pour les moutons et les vaches avec son logement indépendant et de l'autre des exploitants pour la partie "hôtelière" ? En tous les cas, la commune de Bex n'a pas donné l'autorisation à Mademoiselle Hortense Eguisier d'exploitation pour 2014.
Cela signifie que l'alpage sera fermé, que tous les travaux faits par Pascal Eguisier seront démontés, tous les investissements qu'il a faits perdus.
A moins de trouver le berger qui puisse racheter les infrastructures, s'occuper du bétail et assurer la partie accueil... une perle rare qui ne s'est pas encore manifestée et qui semble difficile à dénicher.
Lors d'une randonnée ce mois de septembre 2013, un petit groupe de randonneur (dont je fais partie) a été interpellé par cet état de fait. Nous aimerions, par cette pétition, sensibiliser la commune de Bex à la situation et tenter de la motiver à trouver une solution pour que ce lieu d'accueil ne soit pas fermé. Ce serait une grande perte pour nombre de randonneurs qui fréquentent ce magnifique site depuis des années.
A noter que notre démarche n’a, en aucun cas, été suggérée par Mlle Hortense Eguisier

vendredi 13 septembre 2013

Acompte sur les Primes 2013

Le Ministère annonce dans un communiqué paru ce jour que la France versera mi-octobre une avance de 50% sur les aides découplées et les aides couplées aux ovins-caprins

Le Ministère indique également que sera versée une avance :

- de 75% de l’ICHN à compter de la mi-septembre
- de 75% de la PHAE à compter de la mi-octobre

lundi 2 septembre 2013

A propos de la Page Facebook de La Maison du Berger , droit de réponse au courrier adressé par la Com-Com du Haut Champsaur


AVIS AUX AMIS DE CETTE PAGE :

Depuis 6 ans à peu près ,j'ai ouvert une page pour la maison du berger , de Champoléon.......ils le savaient AVANT......je leur ai même proposé de participer et j'en ai nommé 3 administrateurs...je leur fait de la pub ,je ne touche rien du tout , eux par contre je crois qu'ils en bénéficient assez largement au vu des 900 et quelques "j'aime".......et je reçois par la poste une lettre ambigüe de la part de la com -com du Champsaur qui me demande de modifier le nom , 6 ans après......et qui prétend que ce titre est une propriété privée qui leur appartient !!!!!!!
Alors ,comme personne ne m'a jamais ordonné quoique ce soit ,et que je ne suis pas du genre soumise , obéissante etc......je ne vais pas laisser tomber ça comme ça !!!!!!.

Comme on dit par ici : faï du ben à Bertrand ,té lé rend en cagant (fais du bien à Bertrand ,il te le rend en chiant...)

Donc je recopie ici ,mot pour mot la lettre reçue ce matin :

Objet :votre page Facebook "la Maison du Berger"

Madame,

Nous recevons régulièrement ,à la Maison du Berger ,des courriers ou courriels à propos d'informations diffusées dans votre page intitulée La Maison du Berger .

Nous sommes alors contraints d'expliquer que la Communauté de Communes du Haut Champsaur -dont la Maison du Berger est un des services -n'est pas diffuseur de ces informations.
Nous sommes sensibles aux informations que vous publiez à propos des activités de la Maison du Berger.
Cependant ,vous comprendrez sans doute que cette structure ne peut parler avec deux voix.
L'utilisation du nom Maison du Berger , est réservé à l'identification de l'institution publique sise à Champoléon.
Par ailleurs ,vous comprendrez aussi que nous souhaitons qu'il n'y ait pas de possibilité d'amalgame entre vos pages Facebook et la Maison du Berger (et son site internet )

Vous avez toute latitude -en tant que professionnelle du pastoralisme et citoyenne -de diffuser de l'information sur les activités pastorales et sur les activités de la Maison du Berger où vous êtes par ailleurs la bienvenue; en revanche nous serions sensibles au fait que vous renommiez vos pages Facebook dans les plus brefs délais ; en effet le nom de la Maison du Berger est propriété de la collectivité territoriale: Communauté de Communes du Haut Champsaur ,et en tant que tel nous sommes tenus au respect d'une certaine déontologie dans les informations que nous diffusons ,ce qui s'accorde mal avec une page ouverte ou chacun peut exprimer librement ses opinions .
Je suis certain que vous comprendrez notre demande ,
Je vous prie de recevoir Madame mes sincères salutations
Le Président
Philippe Signouret

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Donc ,je remercie ces personnes de la Com-Com du Haut Champsaur , qui se manifestent après 6 années d'existence de cette page ,ainsi que ceux qui administrent la Maison du Berger à Champoléon même .
Après leur en avoir parlé ,avant la création de cette page ,les avoir invités à commenter et donner leur avis -quel qu'il soit- au sujet du contenu ; en avoir désigné au moins 3 des plus importants ,comme co-administrateurs , je m'aperçois que je parle pour eux ,je diffuse leurs activités très très largement ,je leur fais au passage une bonne publicité ......lucrative sans doute pour eux ,totalement sans aucun bénéfice pour moi à part le plaisir de le faire.....et le temps que j'y passe........
Quel remerciement !!!!!!

Alors il faut savoir qu'une page ne peut plus changer son nom une fois qu'elle a atteint un certain nombre de "j'aime"......

Deux solutions : soit la fermer simplement au regret de ceux qui la consultent ,ou continuer sans plus JAMAIS diffuser quoique ce soit pour eux ,c'est à dire pour la Maison du Berger de Champoléon.

D'ailleurs cette page s'appelle bien la Maison du Berger ,mais PAS La Maison du Berger de Champoléon ;donc.......

Je compte sur vous amis de cette page pour partager ,commenter et donner votre avis à ce sujet , de même pour ceux qui le souhaiteraient , de contacter la Maison du Berger à Champoléon pour leur faire part de votre avis au sujet de cette "polémique " étrange à mes yeux.........
Coordonnées de la Com-Com du Haut Champsaur :
Chemin de l'Aigle-Pont du Fossé 05260 Saint Jean Saint Nicolas
Tel :04.92.55.91.71 Fax 04.92.55.97.21
ou Email comcomhtchampsaur@wanadoo.fr

Sinon les coordonnées directes de la Maison du Berger de Champoléon sont sur cette page et sur leur site internet......

Selon l'évolution de ce "litige" involontaire , de ma part ,la page sera définitivement fermée fin octobre 2013.

samedi 24 août 2013

Elevage des moutons et transhumance

elevagemoutons

Atelier d'écriture pour les bergers......

Organisé à la Maison du Berger de Champoléon ,par Mathieu Erny

Message de Mathieu Erny :

J'organise un atelier d'écriture à Champoléon les 19 et 20 octobres avec un professeur agrégé de littérature. Ceci dit, c'est tout à fait accessible pour tout le monde et l'an dernier nous avons passé de bons moments. C'est organisé pour les bergers, c'est gratuit et la Maison du Berger met à disposition le studio qui lui sert pour loger les bergers de passage. Il est important que ceux qui sont intéressés me contactent des maintenant 07.81.46.62.11 même s'ils ne sont pas sûr de pouvoir venir.
Il y a besoin de préparer un petit texte.
FAITES PASSER SVP

samedi 17 août 2013

« Je n’ai jamais baissé les bras » histoire d'un éleveur ovin résistant....

« Je n’ai jamais baissé les bras »

Eleveur de moutons à Saint-Jean-d’Aulps, Claude Cottet vient de perdre son troupeau après avoir tenu tête à la police et à la justice pendant plus de dix ans. Entretien avec un résistant.
Depuis qu’on lui a offert un agneau pour sa communion solennelle, en 1958, Claude Cottet-Puinel a toujours vécu entouré de moutons. Mais depuis un mois, c’est terminé pour ce jeune septuagénaire : son troupeau a été réquisitionné. Le berger de Saint-Jean-d’Aulps a vu partir ses brebis, lui qui tenait pourtant bon, coûte que coûte, depuis plus dix ans qu’on l’avait sommé de se séparer de ses bêtes et de prendre sa retraite. La justice et les gendarmes ont eu raison d’un irréductible Savoisien qui refusait de quitter son alpage. Quitte à se barricader et à tenir un siège dans sa bergerie, armé de son opinel, pour empêcher les forces de l’ordre de saisir les brebis de cet agriculteur mis en liquidation judiciaire en 2001. Alors que son troupeau a finalement été vendu – ou plutôt bradé – aux enchères le 24 juillet dernier (voir cet article du Messager), le berger chablaisien est aujourd’hui dans La Voix pour livrer sa version des faits.

Claude Cottet-Puinel, que vous est-il arrivé le mois dernier ?
Le 4 juillet, toute une brigade de gendarmerie est venue saisir mon troupeau dans mes pâtures. Je faisais mon tour comme tous les jours, et ils me sont tombés dessus.
On a pu lire que vous les aviez accueillis avec un fusil.
Depuis ce printemps, j’ai eu des problèmes avec des renards et des chiens errants qui m’ont tué des agneaux. Donc comme d’habitude, j’avais ma vieille carabine à l’épaule. C’est un outil de travail, sans plus. Mais elle n’a pas bougé de mon épaule, et je n’avais même pas de cartouche dans le canon.
Pourquoi a-t-on saisi votre troupeau ?
Je ne sais pas… Enfin, ils étaient déjà venus dix jours plus tôt pour le chercher. Et je leur avais dit que s’ils faisaient ça, il y aurait du grabuge. Du coup, ils étaient repartis. Mais en fait, il y a longtemps qu’ils voulaient me prendre mon troupeau.
Il faut dire que votre exploitation a été mise en liquidation judiciaire en 2001.
Oui, et le troupeau faisait évidemment parti de l’actif. Mais on m’a foutu la paix pendant dix ans. L’affaire s’est réveillée en 2010.
Comment vous êtes-vous retrouvé en liquidation ?
Cela remonte à 1999, quand l’administration m’a cassé les reins. A l’époque, je pense qu’on m’a fait payer mon engagement syndical, car j’ai présidé pendant près de vingt ans le syndicat départemental des éleveurs ovins. Et du jour au lendemain, j’ai été mis hors circuit. Je n’ai plus touché un centime de prime. J’ai alors été obligé de vendre en catastrophe un hectare de terre pour alimenter mes bêtes. Je n’ai jamais voulu baisser les bras.
Pour quelle raison vous a-t-on supprimé ces aides ?
On est obligé d’adhérer à la Mutuelle sociale agricole (MSA), qui, selon moi, nous rançonne. Pour toucher les primes, il faut être à jour de cotisations, ce qui n’était pas vraiment mon cas. On m’a donc fait sauté deux ans de primes compensatoires. Je n’ai pas accepté et j’ai réussi à me mettre en ordre avec la MSA pour les récupérer. Sauf qu’ensuite on m’a tout coupé, alors que j’avais un investissement important à faire pour une bergerie, et bien du mal à me remettre d’un impayé de 160 000 francs. J’ai déposé un dossier d’agriculteur en difficulté devant la commission départementale d’organisation de l’agriculture, un organisme qui, à ma connaissance, n’a pas de statut légal. Il semble pourtant disposer d’un droit de vie ou de mort sur les agriculteurs. Et on m’a demandé d’arrêter mon activité. Mais je suis têtu et j’ai continué, envers et contre tous.
En fait, vous avez été invité à prendre une pré-retraite.
Il fallait que je vende mon troupeau et que je demande une pré-retraite, à 56 ans. J’avais encore 600 brebis, et c’était alors bien plus difficile à vendre qu’aujourd’hui. Et puis je n’aurais touché que 3000 francs par mois. Juste avant cela, la pré-retraite était à 5000 francs, une somme qui m’aurait conduit à examiner cette possibilité. Mais comment vivre avec 3000 francs ? J’ai donc refusé et ai continué mon activité, même après que la MSA m’a fait mettre en liquidation en 2001, alors que je ne leur devais que trois fois rien. En 2006, ma sœur s’est occupée de m’obtenir une retraite. Tout en continuant l’élevage, je touchais donc 460 euros par mois, somme qui a augmenté jusqu’à 600 euros en 2010, quand on m’a tout supprimé car j’avais toujours un troupeau. Depuis, je survis avec le RSA, alors que la lecture du livre de Martin Hirsh m’a montré qu’il n’avait pas été créé pour des gens qui ont cotisé 40 ans. Et la procédure de liquidation a été relancée.
On vous a donc interdit d’être à la retraite et de conserver une activité professionnelle. C’est pourtant généralement permis. Est-ce une particularité du régime des agriculteurs ?
Je ne sais pas, il y a des choses que je ne comprends pas. En 2011, j’ai reçu un médiateur pénal envoyé par le procureur. Eh bien c’était un lieutenant colonel de gendarmerie à la retraite, qui m’a dit ne pas toucher assez et avoir donc besoin de cette activité. Il était très étonné de se retrouver face à un type comme moi, car il croyait que j’étais un terroriste en puissance. Il m’a proposé de me laisser quatre brebis, pour le côté sentimental, et de saisir le reste du troupeau. Les transporteurs attendaient déjà les moutons, mais je lui ai répondu : pas question, je préfère aller à l’affrontement.
Qu’est-ce qui a selon vous relancé cette histoire de liquidation en sommeil depuis 2001 ?
Je crois que la municipalité de Saint-Jean d’Aulps a jeté son dévolu sur le terrain de ma bergerie. Et pour l’obtenir, on m’a fait passer pour le serial killer de la vallée.
Vous êtes en tout cas connu pour avoir tenu un siège l’année dernière, alors que votre troupeau devait déjà être vendu aux enchères (voir ce reportage de 8 Mont Blanc).
Le 19 mars 2012, une vente devait en effet avoir lieu, après que les acheteurs potentiels viennent visiter le troupeau. Je me suis barricadé à l’intérieur de la bergerie et n’ai laissé personne le voir, donc la vente a été annulée. On a affirmé que j’avais un fusil, mais il n’était même pas dans la bergerie. En revanche, dehors, on aurait dit qu’ils se préparaient à un assaut en règle. De la flicaille en tenue de combat cernait la bergerie. Un copain, qui se rappelait que le 19 mars 1962 était la date de la fin de la guerre d’Algérie, leur a dit : « Eh, les gars, la guerre est finie ! »
Finalement, on vous a encore laissé tranquille ce jour-là.
Oui, jusqu’au 17 septembre 2012. J’étais en montagne avec mes bêtes, et on m’a dit de descendre à la gendarmerie. Arrivé en bas, on m’a mis en garde-à-vue, 24 heures renouvelable. J’ai été embarqué à Thonon, toutes sirènes hurlantes, pour aller voir un psychiatre, au demeurant très sympathique. Ensuite, je suis parti pour l’hôpital afin de déterminer si j’étais en état de supporter une garde-à-vue.
Pour quel motif ?
Aucun, si ce n’est que je n’ai plus le droit d’avoir des bêtes. Mais j’ai dit aux gendarmes qu’ils n’avaient, eux, rien à faire sur le territoire de Savoie ! D’ailleurs, en septembre 2010, j’avais écrit à Bruno le Maire, alors ministre de l’Agriculture, en lui renvoyant mon diplôme du mérite agricole et en disant que si je n’étais pas rétabli dans mon honneur, je brûlerais le drapeau français devant ma bergerie. Bon, je ne l’ai pas encore fait…
Comment s’est terminée la garde-à-vue ?
On m’a relâché le lendemain, en me disant que je serai convoqué au tribunal, le 22 janvier 2013. Ce jour-là, j’ai eu un problème de santé et n’ai pas pu y aller. En plus, je pensais que si j’y allais, ils me mettraient en taule. Et j’ai été condamné à un an de prison ferme.
Condamné pour quoi ?
Maltraitance à animaux.
Certaines de vos brebis auraient été retrouvées mortes. Et vos bêtes ne seraient ni vaccinées, ni tatouées.
La vaccination n’est pas obligatoire, et il n’y a pas que mes brebis qui ne sont pas identifiées par le système qui impose de les pucer, ce que je refuse. Alors mon troupeau n’est certes pas aussi bien tenu qu’autrefois, il n’y a pas eu de prises de sang depuis un bout de temps, mais quand les services vétérinaires sont venus, ils ont trouvé que les bêtes allaient bien. Après, ça arrive qu’il y ait quelques morts, mais cela n’a rien d’exceptionnel. D’ailleurs, j’ai eu des pertes après qu’on m’a coupé l’eau à de nombreuses reprises sur mon pâturage. Encore un sale coup ! Mais j’ai fait appel de cette condamnation, et le 18 avril, la Cour de Chambéry l’a ramenée à 3 mois avec sursis. En me donnant un mois pour vendre le troupeau. J’ai alors trouvé un acheteur à un prix correct, mais on lui a dit que s’il achetait mon troupeau, on irait le saisir, car il appartenait au procureur et pas à moi.
Parce que vous avez des dettes.
Je n’ai surtout plus que mes yeux pour pleurer.
Une vente aux enchères a eu lieu le 24 juillet dernier à Thonon, et vous avez voulu vous y rendre. Mais là, la police vous attendait.
J’ai reçu un courrier du commissaire-priseur m’informant de la vente. Alors je suis allé sur place avec un ami, en me disant que je pourrais peut-être faire une enchère de dix euros, juste pour rire. A peine arrivée sur le parking, la voiture a été encerclée par la police pour un contrôle d’identité. On a été plaqués sur le véhicule, fouillés et mon copain a essayé de se débattre. Résultat, il s’est retrouvé menotté. Il a eu un cancer de la gorge et a des problèmes pour respirer. J’ai cru qu’il allait se trouver mal. Moi, comme tout bon Savoyard, j’avais un opinel que je venais d’acheter, car on m’en avait déjà saisi un, et ce couteau me sert à longueur de journée. Mais là, je ne l’ai pas gardé 24h.
On a parlé de couteaux à cran d’arrêt.
Mon ami en avait un tout petit, dont il se sert aussi tout le temps pour faire des trous dans l’amas de pansements qui lui entoure la gorge, afin de s’aérer un peu. Quant à moi, mon opinel a bien sûr une virole qui empêche la lame de se replier… Au commissariat, après nous avoir pris les empreintes et de l’ADN, on m’a demandé si j’acceptais qu’il soit détruit. J’ai dit : pas question ! J’ai ensuite été reconvoqué le 1er août. Je ne savais pas pourquoi on m’avait demandé de revenir, mais c’était pour l’opinel ! J’ai cru qu’on allait me le rendre, mais pas du tout. C’était juste pour me notifier qu’il s’agissait d’une arme de sixième catégorie, désormais sous-scellés.

En tout cas, le troupeau a cette fois été vendu.
Oui, pour 8800 euros, soit 40 euros la bête, alors que j’avais des acheteurs à 150 euros. C’est vraiment une monstre magouille cette histoire.
De quoi susciter chez vous une rancœur contre la France ? A la sortie du commissariat, vous avez d’ailleurs arboré un t shirt où était inscrit Savoie libre, et des indépendantistes étaient là pour vous soutenir.
J’ai toujours revendiqué mon appartenance à la République de Savoie, et pas à la République française. Ce t shirt, je l’avais fait la veille, pour m’amuser un peu. Mais maintenant, vu que je n’ai plus de moutons à m’occuper, c’est sûr que je vais me consacrer à fond au combat savoisien. Tant qu’on me prêtera vie.
Entretien : Brice Perrier




Cette histoire là hélas ,n'est pas un cas isolé , loin s'en faut.....celle ci a été médiatisée ,sur-médiatisée même.
Mais cela prouve à quel point les administrations telles que la MSA Chambres d'Agriculture ,DDAF etc ont un réel pouvoir de vie et de mort sur nos fermes et nos animaux ,entraînant par là même des suicides chez les éleveurs confrontés à la vente forcée de leurs bêtes , bradées et parfois même conduites à l'abattoir pour des raisons telles que le non bouclage électronique ..........
Avec le système de primes aux exploitations et à l'élevage , instauré depuis bientôt 35 ans , on nous tient au chantage , par la gorge.....Si on obéit pas à la dictature franco-européenne agricole ,paiements des cotisations MSA en premier lieu etc , mises aux normes ,puçage obligatoire des animaux ,vaccinations dangereuses ,inutiles mais obligatoires......plus de primes !!!!!
En supprimant le versement des primes on nous coupe donc quasiment toute source de revenus indispensables , et par la suite on se retrouve donc en situation d'impayés qui se multiplient ,puis de dépôt de bilan ,liquidation etc.....
C'est VOULU !!!!! 
Depuis fort longtemps les administrations en question décident dans notre dos et à notre insus , de qui a le droit de s'installer ,qui pourra continuer etc.....Donc en quelque sorte , si on ne se trouve pas sur la "bonne liste" tôt ou tard c'est l'extermination par tout les moyens possibles y compris crapuleux voire criminels .
Comme pour cet éleveur ,lui supprimer ses primes , donc pour lui ,ne plus pouvoir acheter de quoi nourrir ses animaux , ce qui entraîne inévitablement un mauvais état de santé pour les bêtes et une surmortalité évidente et compréhensible ! 
Cependant ceux qui décident de cette mise à mort programmée d'un élevage , ne se contentent pas de ça !!!!
Ils viennent ensuite chez vous , faire un constat sur l'état des animaux et vous assignent au tribunal pour maltraitance ,cruauté envers les animaux et j'en passe.......
De victime ,on se retrouve vite dans la catégorie ,criminels , et si on demande par voie judiciaire de l'aide ,en tant que victime de ce système ,on ressort du tribunal coupable et condamné !!!!!!!
J'invite par cet article ,tous ceux qui ont vécu ce genre de situation ,ou qui en sont actuellement victimes ,de se manifester !!!
Ce blog est conçu pour ça .