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samedi 28 février 2015

Dans les Ardennes, l'agriculture se met au financement participatif / France Bleu

Dans les Ardennes, l'agriculture se met au financement participatif / France Bleu

Une agricultrice de Ménil-Annelles, près de Rethel dans les Ardennes, a récolté 3 570 euros grâce à un projet de financement participatif lancé sur le site Miimosa. Une somme qui va lui permettre d’accélérer le développement de son élevage de moutons.

Grâce au financement participatif, Fanny Mahaut accueillera bientôt une trentaine d'agnelles de plus Martin Bourdin © Radio France
Jamais Fanny Mahaut n'aurait imaginé recevoir autant. Lorsqu'elle a mis son projet sur le siteMiimosa, une plateforme de financement participatif dédié aux projets agricoles uniquement, elle espérait obtenir 3 000 euros. Elle a réussi à en récolter 3 570 ! Le tout en deux mois de collecte. "Je souhaitais acheter une vingtaine d'agnelles pour développer mon élevage, explique l'agricultrice de 37 ans. Au final, j'ai pu en acheter une trentaine. Elles sont en train de naître, en ce moment. Elles arriveront pendant l'été normalement."
Son projet est l'un des premiers à être complété sur la plateforme Miimosa, lancée à la fin du mois d'octobre. Et si les contributeurs se sont mobilisés pour la soutenir, c'est surtout grâce aux contreparties que l'éleveuse proposait : le parrainage d'une agnelle pendant un an, des paniers garnis de diffférentes tailles en fonction du don, un demi-agneau prêt à cuisiner ou encore une nuit en chambre d'hôte dans un village voisin.

"A l'autre bout de la France, des gens s'intéresse à ce qu'on fait" - Fanny Mahaut

"Ce qui a vraiment intéressé les gens, ce sont surtout les produits locaux. En moyenne, les dons étaient de 100-150 euros." Et parmi les 35 contributeurs, il n'y a pas que des proches, loin de là : "Un quart des donnateurs sont des gens que je ne connais pas du tout. Il y a une dame de Nice qui a participé, des gens de l'ouest de la France aussi. Des gens à l'autre bout de la France s'intéressent à un projet qu'on fait dans les Ardennes, c'est génial !"
Une bonne nouvelle d'abord pour Fanny et son élevage. Dans sa grange, 118 agneaux viennent de naître. Mais avec l'arriver d'une trentaine d'agnelles supplémentaire, "on va arriver à notre nombre optimale de moutons beaucoup plus vite que prévu, pratiquement un an de plus", explique l'agricultrice. Mais elle estime que c'est toute l'agriculture qui pourrait bien bénéficier du financement participatif.

Un financement alternatif

Une manière de faire découvrir un monde parfois trop peu connu : " On recherchait un autre système de financement, avoir des gens qui participe, explique Fanny. On voulait présenter notre travail, ouvrir notre exploitation. Le monde agricole est un milieu difficile. C'est une façon de montrer notre savoir-faire et on se rend compte que ça intéresse le grand public."
Et puis le financement participatif représente aussi une alternative financière, alors que "les banques ont parfois du mal à suivre les projets. Là, on voit que le grand public s'intéresse à ce qu'on peut faire"'. Et ça donne des idées aux jeunes agriculteurs comme Sophie. Elle est en stage chez Fanny jusqu'à l'été, convaincue par l'initiative de sa patronne : "Je ferais ça dès le début pour pouvoir me lancer. Au départ, on n'a pas forcément la trésorerie qu'il faut."

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