Présentation détaillée du projet

En résumé...

Aidez nous à financer le projet de Thomas, jeune berger qui souhaite s’installer en BIO sur notre territoire viticole, au pied des Cévennes, terre de pastoralisme. La Vigne Bêêêle est un projet avec un double objectif : celui d’installer de manière durable un éleveur qui n’a pas de foncier et celui dedévelopper et valoriser le pastoralisme dans les vignes comme pratique écologique et économique !

Prenez le temps de regarder notre vidéo et de lire notre présentation qui vous en dira plus sur notre démarche qui se veut solidaire et collective avec un projet qui allie les aspects économiques, sociaux et environnementaux.

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Thomas, le futur berger...Photo.E.Perrin.


Le point de départ...

Un troupeau de moutons dans la vigne !
L’idée peut paraître innovante et pourtant elle ne date pas d'hier. Effectivement, autrefois, les moutons rendaient volontiers service aux viticulteurs en leur broutant l'herbe sous les pieds...de vigne, bien entendu ! Puis, l’ère de la chimie (et donc les désherbants) a chassé les moutons des vignes. A leur grand regret, seule leur fumure est aujourd’hui admise....
Aujourd'hui, suite à une profonde remise en question de toute une profession, nous revenons progressivement vers certaines pratiques plus naturelles, plus respectueuse de la santé de la nature et de la notre ! C’est dans cette optique que nous souhaitons réintroduire les troupeaux dans les vignes, sur un territoire où cette pratique a toujours existé mais est aujourd’hui abandonnée, voire oubliée.


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Des moutons dans les vignes en hiver chez Frédéric, viticulteur bio et parrain du projet. Photo E.Perrin


Un territoire traditionnellement viticole, avec des enjeux environnementaux importants
Le projet se situe sur un territoire au pied des Cévennes, dans le Gard, au sud d’Alès, avec un climat méditerranéen reconnu pour sa richesse en biodiversité. C'est un espace essentiellement viticole, où les vignes façonnent le paysage sur fond de montagnes.  Le territoire autour des communes de Massillargues Atuech, Tornac et Lézan correspond aussi à une zone de captage prioritaire, où la protection de l’eau est un enjeu primordial. Cela veut dire notamment que des efforts importants ont été fait en matière d’utilisation de pesticides dans les cultures, afin de réduire la pollution de l’eau.
Dans ce contexte, les viticulteurs et les caves coopératives se sont engagés il y a quelques années pour développer l’agriculture biologique, et c’est ainsi qu’une grande partie d’entre eux s’est converti. Aujourd’hui, ce sont près de 350 hectares de vignes qui sont cultivés selon le cahier des charges de l'agriculture biologique.

Une démarche de recherche continue pour améliorer les pratiques en viticulture bio
La viticulture bio implique un niveau technique élevé, ainsi qu’un surplus de travail, notamment pour le travail des sols, afin de compenser l’arrêt des produits phytosanitaires. Le tracteur passe et repasse régulièrement dans l’année pour « nettoyer » la vigne du couvert végétal qui pourrait lui faire concurrence dans cette région où l’eau peut poser problème en été.
Ces passages de tracteurs induisent forcément une augmentation de la consommation du gazole… pas très écologique tout ça ?! 

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Travail du sol dans les vignes, à Massillargues Atuech. Photo E.Perrin.

C'est de cette réflexion qu'est née chez Christian viticulteur bio, l'envie de (re)mettre des moutons dans les vignes pour limiter l'usage du tracteur, et entretenir les rangs et abords de parcelles comme le faisaient les anciens ! Le problème est qu’il n’y a plus de berger sur le territoire,  les troupeaux sont essentiellement dans les zones de montagne, plus haut en Cévennes et ont déserté les plaines viticoles.
Alors comment faire ? Devenir berger ? Difficile à mettre en oeuvre, cela demande du temps, et des compétences particulières… Et pourquoi ne pas aider un jeune à s’installer comme éleveur afin que la présence du troupeau bénéficie à tous les acteurs du territoire ? Par l'intermédiaire de l'association Grappe3, Christian a rencontré Thomas, un jeune homme souhaitant s'installer dans la région comme berger, l'échange a été enrichissant et le projet de la Vigne Bêêêle est né !

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Christian et Thomas dans les vignes enherbées. Photo E.Perrin.


Le projet  :
Le projet consiste à installer Thomas sur le territoire pour développer et valoriser le pastoralisme en zone viticole, en s'affranchissant des circuits classiques d'installation. Un projet collectif, qui repose sur la solidarité et l'implication des acteurs locaux et qui a besoin de vous pour voir le jour !
L'objectif à atteindre pour nous est que Thomas vienne faire brouter son troupeau dans les vignes dès la fin de l'automne 2015... 

Qui est Thomas ?
" Issu d'un milieu rural, j'ai été bercé dans un petit village viticole, en Alsace. 
Dès l'enfance, je me suis rapproché de l'agriculture grâce à nos nombreux petits élevages. Poules, chèvres, chevaux et abeilles occupaient beaucoup de mon temps. Entre le débroussaillage, les foins, les clôtures et les travaux de rénovation, nos soirées et week-end ont toujours été bien remplis.Cela a fait de moi une personne dynamique et enthousiaste à toute épreuve. J'ai grandi dans un milieu sensibilisé à l'écologie de manière générale. Il est par la suite devenu évident pour moi de pratiquer l'agriculture biodynamique car elle est, de mon point de vue, encore plus respectueuse des valeurs que je souhaite défendre.

Après un voyage en Nouvelle-Zélande et divers travaux agricoles, j'ai choisi d’intégrer une formation Agricole sur deux ans ( BPREA en polyculture-élevage adaptée à la biodynamie ). Puis, ma curiosité m'a poussé vers l'Espagne, où j'ai converti un domaine viticole à la Biodynamie. J’étais également responsable d'un élevage de brebis ainsi que de vaches allaitantes. J'ai donc commencé à faire pâturer les moutons dans les vignes et pu constater les nombreux avantages que cela représente. Fort de cette expérience, je décide de rentrer en France pour chercher une région d’accueil à mes projets.  
Depuis longtemps attaché à cette région des Cévennes, qui a toujours été le théâtre de mes vacances. Nous sommes revenus ( ma compagne, mon fils et moi même ) vers nos premiers coups de cœur. Ici, nous avons l'espoir de trouver un bout de terre afin de nous y installer durablement."


Les composants du projet : des choix en lien avec le contexte local et le désir d'un élevage proche de la nature
Un troupeau itinérant composé de brebis Raïole, avec une installation progressive en agriculture biologique. Le troupeau sera présent dans les vignes pendant les périodes hivernales.

Un troupeau itinérant
Cela signifie que le troupeau est dehors toute l'année et se déplace en permanence sur le territoire, à la recherche de nouvelles pâtures. Nous sommes dans une région où nous avons la chance de pouvoir garder des moutons en extérieur toute l'année ( à condition de bien choisir la race ). Changer de pâture régulièrement, permet d'amener une diversité dans l’alimentation de l'animal qui lui garantit une santé ainsi qu'une qualité exceptionnelle.Les troupeaux nomades disparaissent,  alors qu' ils sont d'une importance capitale dans l'entretien d'un paysage. Il est bon de rappeler que cela garde les zones de montagnes, les garrigues, friches, bords des chemins ainsi que les espaces publics  entretenus... façonnant les paysages à travers les siècles. De plus, cela limite très fortement les risques d'incendie.  
Pour conclure, c'est une réelle association entre l'animal, le paysage et l'homme.

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Brebis Raïole

Des moutons dans les vignes 
Le pastoralisme en viticulture présente beaucoup d'avantages (entretien écologique, apport de fumure) mais également quelques contraintes. Ils peuvent faire de gros dégâts si le troupeau n'est pas mené par un berger dans les vignes aux bonnes périodes. Par chance nous sommes dans une région qui offre un paysage varié, il est donc possible d'amener les moutons sur les bords du Gardon, mais aussi les zones de friches, prés, garrigues et sous-bois qui apportent uvaste choix de pâturages quand ils ne peuvent pas être dans les vignes. Ces rotations doivent tenir compte de la météo, de l'état végétatif, des besoins du troupeau et de son déplacement.   

Ainsi, les moutons arriveront dans la plaine au retour de l'estive, fin septembre. Ils entreront dans la vigne seulement après les grosses pluies d’automne qui auront rincé les sols des produits de traitement  (en Bio : cuivre et souffre). Au début du printemps, quand la vigne sort ses bourgeons (au débourrement), les moutons retourneront sur les zones intermédiaires (garrigue, bord des chemins...). Jusqu'à la mi-juin où ils repartiront vers des sommets plus verts…Les mise-bas auront lieu fin mars début avril, de cette manière les brebis mettront bien à profit la bonne herbe entre les rangs de vignes. Les agneaux partiront sur les estives où ils pourront profiter d'une flore riche et diversifiée unique en altitude.

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Brebis en estive, dans les Cévennes.

Le choix de ne pas avoir de bâtiment au départ est seulement possible avec certaines races  adaptées au climat local. Il est important pour Thomas de ne pas avoir à nourrir ses bêtes avec du foin, pour qu'elles puissent trouver tout au long de l'année ce dont elles ont besoin dans la nature. La contrainte sera essentiellement pour le futur berger: il lui faudra faire des clôtures mobiles quotidiennement, ce qui demande plus de temps. Dans la journée, le troupeau sera gardé, c'est à dire sorti en liberté, avec l'aide de son chien. Le soir, elles dormiront dans un parc en filet électrique.  L'idée est donc de partir en parcours libre dans la journée et avoir un point de chute pour les nuits. Ce schéma est le reflet d'un système ancestral avec un retour à des pratiques anciennes et oubliées.  L'objectif est simple : être au plus près des moutons.

Les brebis Raïoles
On dit que c´est parce que les Cévenols se voulaient directement dépendants de la couronne qu´on les appelaient sujets royaux, « raïole » en langue d´oc. Ce nom désigne la race de brebis cévenole, entre Alès, Florac, et Le Vigan. Élevée jadis en toutes petites unités dans un système de polyculture-élevage, elle est menacée d´extinction au début des années 60. Aujourd'hui la race compte environ 2 000 mères, ce qui fait d'elle une race à très faible effectif.
La Raïole est une race de brebis rustique qui valorise très bien les glands et châtaignes. Très bonne marcheuse, elle est capable de parcourir de longues distances pour trouver de quoi se nourrir. C'est également une des seules races ovines du Massif Central qui a gardé ses cornes. De plus, maintenir et reproduire une race à faible effectif permet de valoriser et participer à la conservation de notre patrimoine.

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Brebis Raïole avec son agneau, lors de la transhumance 2015.

Pourquoi demandons nous cette aide ?
Nous passons par une campagne de financement participatif pour plusieurs raisons :
- nous souhaitons que ce projet soit un projet collectif, et que la présence des moutons bénéficie à tous les acteurs locaux (agriculteurs mais aussi élus, propriétaires terriens, habitants, familles, petits et grands), qui pourronts'impliquer  dans la vie du troupeau à travers des événements clés : transhumance, agnelage, ...  Pour aller au delà du projet individuel et devenirun projet de territoire 

- nous souhaitons nous affranchir des systèmes d'installations classiques qui demandent beaucoup de temps, de moyens (financiers et fonciers) et qui ne valorisent pas les projets indépendants comme celui ci. Il est très difficile aujourd'hui, pour un jeune comme Thomas, qui ne dispose ni de foncier ni de moyens suffisants, de s'installer comme agriculteur. Grâce à vous, son projet peut voir le jour ! 

La campagne de financement participatif est un moyen pour vous de participer à un projet agricole alternatif, qui favorise la proximité, l'écoute, le bien être des animaux et le respect de l'environnement.
En aidant ce projet, vous devenez des CONSOM'ACTEURS !