Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


dimanche 19 avril 2015

De Cabanons en cabanes

De Cabanons en cabanes

Dans le Sud-Est de la France, le pastoralisme repose sur l’exploitation successive de différents pâturages qui permettent de disposer tout au long de l’année de ressources fourragères mangées sur pied par les troupeaux. Un tel système est fondé sur l’itinérance et le gardiennage quotidien des bêtes par un berger qui suit le troupeau dans ses déplacements annuels, dont l’ampleur est variable. La transhumance, par laquelle hommes et bêtes quittent, à la fin du printemps, la plaine pour les pâturages alpins, s’inscrit dans ce système d’économie fourragère qui caractérise de nombreuses cultures pastorales de Méditerranée et d’ailleurs. Cette organisation suppose une mobilité résidentielle que peu d’études questionnent et dont nous proposons une première approche à partir de l’élevage ovin transhumant de la Crau. On s’attache à décrire et analyser les différents habitats des bergers transhumants, du cabanon de Crau à la cabane d’alpage, dans un contexte de transformation forte du métier de berger. Celle-ci tient, d’une part, à l’évolution des caractéristiques sociologiques (féminisation, rajeunissement) d’une activité en voie de professionnalisation (formation et qualification accrue, légitimité environnementale). Elle tient d’autre part à l’installation du loup, depuis 1992, dans les territoires pastoraux alpins. Cet événement a considérablement bouleversé les fondements du pastoralisme qui s’était développé en l’absence de ce prédateur, dont le retour a très brutalement imposé une réorganisation des pratiques d’élevage en montagne. C’est dans ce contexte très particulier que nous examinons les formes et les modalités de la mobilité résidentielles des bergers tout au long de l’année, en nous focalisant particulièrement sur l’habitat en montagne. En effet, nous montrons en quoi la présence du loup rend encore plus décisive et stratégique la double fonction, résidentielle et pastorale, des cabanes d’alpage dont une version directement liée à la situation – les cabanes d’appoint ou cabanes « prédation » – commence à s’installer dans le paysage à des altitudes qui n’ont jamais connu la moindre construction.

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http://tc.revues.org/5675

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