Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


dimanche 13 juillet 2014

La vocation d'un berger d'aujourd'hui

www.brebis-noire-velay.org/fichier_associe/vocation_berger.pdf

J’avais trois ans. J’accompagnais le grand-père Baptiste qui distribuait le
foin dans la bergerie des Astiers. Une brebis noire n’était pas sortie avec
les autres dans la cour fermée. Elle ne voulait pas laisser seul l’agneau
qu’elle avait mis bas dans la nuit. Me prenant pour un intrus, d’un coup de
tête, elle me jeta dans la paneire.
Et voilà, j’étais tombé dedans… le coup de tête avait fait naître ma passion 
pour les brebis noires. 
 
Le grand père ayant pris de l’âge, les brebis furent vendues, remplacés 
par quelques vaches laitières, l’année même de l’arrivée de la traite 
mécanique et de la collecte organisée du lait. 
Je centrais cependant ma formation professionnelle sur le mouton lors de 
mes stages sur l’exploitation de Gilbert et Monique, à Flaghac. J’y 
apprenais les méthodes modernes d’élevage. 650 brebis noires 
produisaient des agneaux de boucherie, agnelant trois fois en deux ans. 
Sortant de mon BTS sans un sou en poche, mon oncle René de 
Combolivier me vendit sept agnelles et un rigord « pour me lancer », 
disait-il. Brisant ce bonheur naissant, le grand père Baptiste s’en alla, âgé 
de quatre-vingt-huit ans. 
L’année suivante, bénéficiant d’une aide à l’installation, j’achetais des 
agnelles noires du Velay issues de divers élevages sélectionneurs. 
En trois ans le troupeau comptais 300 mères Noires du Velay inscrites. 
C’était l’époque où les réunions de l’UPRA se tenaient chez Roger et 
Yvonne, au Cabaret. La vente des béliers du centre d’élevage clôturait la 
journée. Je faisais mes armes sous l’œil de Maurice et Jean-Claude qui me 
confièrent la présidence de l’UPRA en 1994. 
 
Avec mon copain Didier, animateur de l’UPRA, nous entreprenions de 
diffuser la Brebis Noire du Velay le plus largement possible. Certaines 
années il se vendait 1500 agnelles Noires du Velay de grande qualité. 
En 2008 je transmettais la présidence à Olivier, mais conservais la force 
de mon attachement à la Neira du Velay emblématique de notre territoire. 
Une rencontre entre amoureux de la Brebis Noire du Velay, et tout un 
environnement amical, apportent un éclairage différent à ma vocation. 
 
L’installation de notre fils Pierre sur l’exploitation me permet de me 
consacrer davantage à la transformation et à la vente directe. Faire naître, 
élever, transformer, transmettre la qualité nature de notre travail. Paysan 
acteur de la valorisation de notre Velay. 

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