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vendredi 17 juillet 2015

Feternes | Abandon ayant entraîné la mort des animaux : l’éleveur plaide sa bonne foi

Feternes | Abandon ayant entraîné la mort des animaux : l’éleveur plaide sa bonne foi


Vendredi 17 juillet 2015

HAUTE-SAVOIEAbandon ayant entraîné la mort des animaux : l’éleveur plaide sa bonne foi

Sa qualité de prévenu lui est visiblement pénible, mais les faits le sont plus encore. L’éleveur qui avait installé ses chèvres dans les murs de la ferme de ses grands-parents à Féternes a comparu hier à la barre du tribunal correctionnel de Thonon pour sévices graves ou actes de cruauté envers animaux domestiques, abandon d’animaux, privation de soins, d’abreuvement, détention de cadavres, etc.
Des faits constatés le 5 avril par les gendarmes et le maire. Dans un lieu, que l’exploitant a lui-même qualifié de « pas entretenu », a été relevée la présence de 35 voire 40 carcasses de chèvres en état de décomposition plus ou moins avancée, enterrées pour certaines. Plus loin, deux cochons dans un état similaire. Toujours dans « l’insoutenable », ont pointé les associations de protection des animaux parties civiles, dont la SPA du Chablais et la Fondation Brigitte Bardot, deux chiens morts étaient enfermés dans une caisse de transport. « Ils avaient vainement tenté de s’en extraire ; ils portaient des stigmates de lutte. »

Les chèvres seraient mortes de déshydratation

La présidente du tribunal, Florence Gady, a dépouillé avec précision le dossier, exhumant des nombreuses pièces le constat du vétérinaire. Il ressort que les chèvres n’avaient pas accès à l’eau, raison de leur décès. Prié de s’expliquer sur l’abandon de son exploitation, l’éleveur a soutenu avec force qu’à son départ, en mars, « il n’y avait plus d’animaux vivants ». Que ceux qui avaient été retrouvés étaient morts au fil de la période d’exploitation engagée en 2013.
En revanche, il a reconnu qu’il n’avait pas eu recours au service d’équarrissage pour se débarrasser des cadavres. « Trop compliqué » aux dires de son avocate, Me Kohler. Son conseil a encore soutenu que l’homme puisait ses informations sur Internet, confondant conseils aux professionnels et aux particuliers. « Ces derniers peuvent enterrer les bêtes de moins de 30 kg. »
Quant aux deux chiens, il l’a assuré, il les avait perdus en décembre. « Je voudrais bien qu’on m’explique comment ils se sont retrouvés dans cette caisse de transport ? » a-t-il lancé.
Interrogé sur la mortalité de son troupeau, l’éleveur a expliqué avoir initialement « récupéré des chèvres de réforme ». Donc plus fragiles. « Après mon départ, la nature a repris ses droits, des cadavres ont été déterrés par d’autres bêtes. »
Un discours peu convaincant pour les parties civiles qui ont taillé en pièces les témoignages à décharge. La SPA a rappelé que lors d’une première visite, en février, une aide avait été proposée à l’éleveur. Sans succès. « Nous avions pu lui soustraire trois chiens, c’est tout. »
« Vous vous lancez dans l’élevage des chèvres et la fabrication de fromage, et vous ne connaissez pas les règles. Vos chiens disparaissent et vous ne vous en inquiétez pas… », a enfoncé la procureure. Elle a requis trois mois de prison avec sursis mise à l’épreuve, l’interdiction de détenir un animal, le tout assorti d’une interdiction d’exercer de 5 ans dans cette branche.
L’avocate du prévenu a, elle, demandé la relaxe pour les faits d’abandon et autres sévices.
Le jugement a été mis en délibéré au mercredi 15 juillet prochain.

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