Les agnelages commencent et certaines choses sont indispensables à savoir ,comme le problème de prolapsus chez la brebis gestante.
Quand les prolapsus affligent les brebis de l’élevage…
Voici une question qui est parvenue dans les derniers mois par un éleveur ovin :
«J’aimerais en savoir plus sur les prolapsus :comment les prévenir et traiter les problèmes lorsqu’ils
surviennent. Merci.
Les prolapsus sont parmi les éléments les plus décourageants de l’éleveur qui attend ce«potentiel de revenu» depuis cinq mois. En plus de voir son revenu s’envoler, il risque de perdre la femelle qui en est affligée. Et ce problème a sans aucun doute été vécu par la grande majorité des producteurs qui liront cet article. Alors, qu’est-ce qui cause les prolapsus utérins et/ou vaginaux? Quels sont les facteurs de risque? Comment traiter adéquatement les brebis qui présentent ces pathologies?
Voilà des questions posées par tous les producteurs qui ont vécu ce malheureux problème. Une incidence d’environ 1% de prolapsus est « acceptable »dans le troupeau. Mais au-delà du seuil de 2-3% … il faut réagir! Voici un petit tour d’horizon sur cette problématique survenant en fin de gestation.
LES PROLAPSUS … DÉFINITION
Le PROLAPSUS VAGINAL peut apparaître jusqu’à environ 60 jours avant la mise bas mais, généralement, il survient surtout dans les 3 dernières semaines de gestation. Sous la pression des fœtus en croissance et du contenu abdominal, le vagin se renverse et est visible de l’extérieur (masse rosée sortant entre les lèvres de la vulve). Ce prolapsus peut être intermittent, soit apparaître seulement lorsque la femelles est couchée,mais ceci est très souvent annonciateur de problèmes! Le prolapsus permanent peut être incomplet (paroi vaginale visible) ou complet (col de l’utérus visible). Un prolapsus vaginal non corrigé devient vite problématique : la muqueuse vaginale,initialement humide et lisse, devient rapidement oedémateuse et sèche. La douleur et l’irritation causent de l’inconfort qui provoque des contractions abdominales qui ne font qu’amplifier le problème.Extériorisé, le vagin peut se déchirer et s’infecter jusqu’à la nécrose. Le prolapsus vaginal nuit généralement au conduit urinaire (bloque la vessie ou l’urètre), ce qui empêche la brebis d’uriner. Sans traitement,il peut mener à la mort et il n’est pas rare que l’agnelage à venir soit problématique et ce, même si un traitement adapté a été fait.
Le PROLAPSUS UTÉRIN est un glissement des cornes utérines vers l’extérieur de l’abdomen, comme les doigts d’un gant quel’on retourne sur lui-même. Ce problème survient généralement peu après la mise bas.À ce moment, la brebis a des contractions pour expulser son placenta; il peut alors arriver qu’une portion de corne utérine se déplace, ce qui cause de l’inconfort et induit des contractions pour expulser cette partie encombrante. La brebis peut alors expulser tout son utérus et continuera à forcer jusqu’à l’épuisement.Comparativement au placenta, l’utérus renversé se présente comme une masse plus charnue et plus ferme, très rouge et plus ou moins longue, émergeant par les lèvres de la vulve. Les deux cornes utérines peuvent être expulsées en partie ou entièrement. Plus le temps passe, plus l’utérus devient volumineux et ferme puisque les vaisseaux sanguins continuent d’y amener du sang. Durant ce temps, la vessie se remplie d’urine mais le prolapsus empêche la femelle d’uriner.Cette dernière fait alors des efforts pour uriner, ce qui contribue à augmenter les contractions abdominales et son inconfort.Le prolapsus utérin représente un danger réel pour la vie de la brebis car les vaisseaux internes importants qui irriguent l’utérus peuvent se rupturer sous la tension et faire mourir la femelle d’une hémorragie interne.Les parois utérines tendues et fragiles peuvent aussi se déchirer et permettre la pénétration de bactéries dans l’abdomen,causant ainsi une infection fatale dans les jours suivants : la péritonite.
Sans traitement,la mort survient rapidement
.LES FACTEURS DE RISQUES DES PROLAPSUS VAGINAUX OU UTÉRINS.
En fin de gestation, les hormones de reproduction relaxent les muscles de l’arrière-train (muscles sphincter de la vulve et muscles de retenue du vagin); le tonus musculaire est donc moins efficace pour retenir la pression occasionnée par les fœtus en pleine croissance. Tout ce qui occasionnera une pression supplémentaire sur le tractus reproducteur est ainsi un risque potentiel. Les facteurs de risques sont très nombreux et les causes exactes sont loin d’être toutes bien comprises. Ainsi, il est souvent difficile de mettre le doigt sur la cause exacte du problème. Il faut ainsi agir en prévention sur l’ensemble des facteurs risquant de causer les prolapsus…
1. L’état de chair des femelles.
Les femelles trop grasses (condition de chair >4,0) ou trop maigres (<2 3="" a="" actives="" affecte="" agnelage="" ainsi="" alimentaire="" alimentation="" appliquant="" atteintes="" au="" aussi="" autres="" avanc="" avant="" brebis="" carenc="" ce="" certains="" chair="" combinaison="" comme="" condition="" cons="" conseiller.="" correctement="" d="" de="" devrait="" donc="" en="" es="" essentiels="" est="" et="" etc.l="" facteurs="" faut="" favorise="" femelle="" femelles="" ficiente="" g="" ge="" gestation.les="" gie="" grasses="" il="" l="" la="" large.="" le="" les="" leur="" liminant="" lorsque="" maigres="" mais="" malades="" malheureuses="" matique="" mauvaise="" me="" mie="" moins="" multiples="" musculaire.="" musculaire="" n="" ne="" nutriments="" on="" ont="" ou="" p="" par="" parfois="" pas="" pathologies="" peu="" peuvent="" plus="" pr="" probl="" programme="" prolapsus.="" prolapsus="" qu="" que="" quences="" qui="" r="" ralement="" re="" recommand="" reflet="" risque.elles="" saillie="" sant="" serves="" seulement="" sont="" souvent="" t="" tat="" tonus="" toujours="" tox="" trop="" ue...="" un="" une="" velopper="" venir="" viser="" votre="">
2. La taille de portée.
Les femelles prolifiques, qui sont gestantes de plusieurs agneaux (encore pire si ils sont gros!), sont plus à risque de prolapsus vaginal. Le poids important de la portée cause une pression sur l’abdomen, le tractus reproducteur ainsi que sur les muscles de la vulve et du vagin de la brebis. Le problème peut être amplifié par un rumen plein, parfois même une vessie pleine ou des réserves de gras abdominal trop importantes (embonpoint). Afin de prévenir le problème, il faut offrir une alimentation bien balancée, plusieurs petits repas (éviter les repas volumineux), des fourrages peu fibreux et suffisamment d’espace dans les parcs pour favoriser l’exercice.
3. Ration alimentaire trop fibreuse.
Les fourrages pauvres et trop fibreux sont encombrants pour le rumen. Dû à leur taux élevé de fibres peu digestibles, ceux-ci passent lentement dans le système digestif et ne fournissent pas les nutriments requis pour les femelles en fin de gestation qui ont des besoins très élevés. Ainsi, tout comme la taille de portée, ces rations fibreuses causent une pression abdominale importante sur le système reproducteur. On doit donc privilégier le service de fourrages jeunes et énergétiques pour les femelles en fin de gestation. Écoutez les recommandations de vos conseillers. Regardez vos analyses…choisissez les fourrages contenant moins de35% de fibres ADF.
4. Conduite alimentaire déficiente.
Pour réduire la prévalence de prolapsus, il est préférable d’ajuster sa conduite d’élevage en servant des repas à intervalle régulier et ce, afin d’éliminer les cas de «consommation excessive » dus à… une mangeoire vide! Ainsi, les repas trop volumineux (quantité de matière sèche ingérée rapidement) sont à éviter, tout comme les fourrages trop fibreux. Il faut donc s’assurer de combler les besoins sans exagérer sur les quantités servies, ou négliger la routine des heures de repas.
5. Exercice insuffisant.
Tout élément améliorant le tonus musculaire des brebis est souhaitable. De l’exercice suffisant est essentiel et la seule façon d’y contribuer est de s’assurer que la densité animale soit adéquate. En fin de gestation, assurez-vous de fournir au moins près de 1,5 m2/brebis et l’été, une sortie au pâturage est fortement souhaitable!
6. Génétique.
Bien que difficile à prouver dans certains cas, il existe des prédispositions génétiques aux cas de prolapsus vaginaux, rectaux et utérins.Certaines races ou lignées peuvent présenter une prévalence de prolapsus plus élevée que d’autres. Si la généalogie des animaux est connue, cette étape de prévention ne devrait pas être écartée. Dans ce cas, il faut vérifier si les brebis atteintes ont des ancêtres communs… et si tel est le cas,réformer ou suivre de près la lignée identifiée.
7. Mangeoire trop surélevée.
Les mangeoires trop hautes, où les brebis doivent monter l’avant-train pour s’alimenter, sont à proscrire. Dans ce cas, la position des femelles occasionne une pression de l’abdomen et de l’utérus vers l’arrière-train, soit sur le vagin, ce qui augmente les risques de prolapsus. Les mangeoires doivent être facilement accessibles en fin de gestation.
8. Toux chronique.
Les femelles qui souffrent de toux chronique sont plus sujettes aux problématiques de prolapsus (rectal,vaginal et utérin). Les contractions musculaires reliées à la toux occasionnent une pression saccadée sur le tonus de l’arrière-train. Les agnelles ou brebis qu iprésentent une toux chronique ne devraient pas être gardées pour la reproduction.
9. Queue trop courte.
Près de la queue se retrouvent des muscles retenant le vagin et des muscles sphincter de la vulve et de l’anus. Lorsque la queue est coupée trop courte, ces muscles sont affaiblis. Puisqu’en préparation à la mise bas ces muscles sont déjà relaxés par les changements hormonaux, un affaiblissement par une queue trop courte augmente davantage les risques de prolapsus. Une brebis qui a la queue longue peut tout de même souffrir de prolapsus. Il s’agit d’un facteur de risque supplémentaire et couper la queue un peu plus longue ne fait que réduire les risques.
10. Composés phytooestrogéniques.
Certains fourrages, notamment les légumineuses, peuvent contenir des composés phytoestrogéniques. Ces substances peuvent accentuer le relâchement des ligaments vaginaux,augmentant ainsi les risques de prolapsus.Bien que ce phénomène soit encore peu compris et difficile à cerner selon le cas, il n’est pas impossible que des brebis en fin de gestation puissent être affectées par ce phénomène si elles reçoivent des fourrages riches en légumineuses.
11. Toxines.
Dans d’autres espèces,notamment les bovins et les porcs, il a été démontré que les toxines alimentaires pouvaient prédisposer les animaux aux prolapsus rectaux ou vaginaux. La zéaralénone est généralement responsable de ce problème puisqu’elle a un effet oestrogénique. La présence de mycotoxines peut aussi se traduire par une baisse du taux fertilité ou par des avortements. Une simple analyse des aliments servis, surtout des grains produits à la ferme, pourrait vous éviter bien des problèmes!
12. Historique de prolapsus.
Il est évident qu’une femelle ayant déjà rencontré un problème de prolapsus (rectal, vaginal ouutérin) ne devrait jamais être gardée dans l’élevage. Puisque les récidives sont fréquentes, mieux vaut réformer.
13. Carences en certains minéraux.
Chez d’autres espèces de ruminants, on a suggéré que des déficiences en calcium, en magnésium ou même en sélénium pouvaient accentuer les risques de prolapsus. Il faut donc suivre les recommandations alimentaires de votre conseiller!
TRAITEMENT … « AGIR VITE ET DÉLICATEMENT »PROLAPSUS UTÉRIN COMPLET.
Il faut intervenir rapidement et agir avec délicatesse en ramenant l’utérus en place, mais … en l’endommageant le moins possible! Si vous n’êtes pas familier avec ce type d’intervention ou si vous n’arrivez pas à remettre l’utérus en place, faites rapidement appel aux services de votre vétérinaire praticien. Deux difficultés sont présentes lors de cette intervention : remettre l’utérus en place tout en contrant les efforts d’expulsion de la brebis et réintégrer l’utérus par un orifice beaucoup plus petit que lui! Afin de faciliter cette intervention délicate et d’accélérer le traitement tout en minimisant les risques de dommages, le médecin vétérinaire pratique une anesthésie épidurale pour annihiler les contractions de la femelle. Pour une remise en place plus facile, on remonte le train-arrière de la brebis en le plaçant soit sur une balle ou sur un support à insémination. Dans cette position, il est plus facile de réintégrer l’utérus dans l’abdomen puisqu’on réduit la pression occasionnée par les organes abdominaux et ce, malgré les efforts d’expulsion de la brebis. On utilise de l’eau très froide, à la fois pour nettoyer l’utérus mais aussi pour le décongestionner; pas d’eau chaude sinon, ilgonflera! L’eau froide est versée régulièrement sur l’utérus jusqu’à ce qu’il soit retourné au complet dans l’abdomen. Il ne faut pas le frictionner au risque de l’irriter, car dès qu’il sera replacé, la brebis voudra de nouveau l’expulser (irritation et inconfort). La remise en place est une question de patience car on doit prendre soin de ne pas perforer la paroi de l’utérus en le pressant contre la vulve. Dès que l’utérus est remis en place, il faut s’assurer qu’il est déroulé complètement jusqu’au bout des deux cornes utérines … comme les doigts d’un gant que l’on retourne sur lui-même. Si cette dernière intervention n’est pas faite correctement, la brebis inconfortable se remettra à pousser et tout sera à refaire. Pour éviter que l’utérus ne ressorte, on ferme la vulve avec un point ou on installe un « T » à prolapsus dans le vagin. ( Pessaire ) Ce dernier sera retenu par des cordes ou un harnais fixé sur le corps de la brebis. On le laisse en place quelques jours, le temps que le col se referme. L’anesthésie épidurale pratiquée par le vétérinaire est aussi très efficace pour empêcher la brebis de forcer à nouveau.Selon les cas, le vétérinaire peut décider de donner des antibiotiques, des anti inflammatoires ou d’autres médicaments.
PROLAPSUS VAGINAL :
L’approche utilisée pour le traitement du prolapsus vaginal est en grande partie similaire à celle décrite au préalable à l’exception que l’utérus n’entre pas en ligne de compte. Dans un cas de prolapsus vaginal, il peut aussi être intéressant de demander au vétérinaire de faire une échographie et ce, afin de visualiser si la vessie est correcte et si les fœtus sont encore vivants.Dans tous les cas, rappelez-vous que la prévention est l’élément sur lequel vous devez agir en premier! Mais lorsque les prolapsus surviennent, n’hésitez pas à communiquer avec votre vétérinaire!
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