Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


mardi 2 décembre 2014

A l'école des bergers

A l'école des bergers

Un bâton dans une main, un téléphone portable dans l'autre... Le berger change d'image, et suscite de nouvelles vocations. Parmi les aspirants : des citadins, des diplômés, des femmes en majorité. Bien loin des hippies des années 1970.
Les bras lui en sont tombés. Son petit-fils allait devenir berger. Alors qu'il avait un diplôme d'ingénieur. Alors que toute la famille s'évertuait depuis deux générations à quitter la terre et le fumier. Alors que son grand-père, enfant, avait fui la place de berger qu'on lui imposait. Yoann Clément sourit encore de la réaction de sa grand-mère. A 29 ans, l'ingénieur agricole de La Rochelle est sûr de son choix. Tandis que ses ex-camarades de promotion travaillent au Crédit agricole ou chez Groupama, il a choisi de veiller sur un troupeau de brebis. De se confronter à la solitude, à la vie, à la mort, aux caprices de la météo, aux odeurs animales, aux paysages terribles et beaux. « Il ne s'agit pas de fournir uniquement des côtelettes d'agneau chez Leclerc, explique avec assurance le jeune homme au visage juvénile et barbu. Mon métier ne polluera pas la planète, je ne travaillerai pas contre la nature. Au contraire. C'est un métier cohérent. Pour moi, c'est important. » Le mythe du berger se porte bien, merci. Chaque année, une cinquantaine de personnes sont formées dans les quatre écoles françaises, mais près du triple se présente à leurs portes. Sans compter ceux qui apprennent sur le tas. Débarrassé de son image encombrante d'idiot du village, de marginal, d'alcoolique, de hippie et de fumeur de joints, le métier attire de plus en plus - le nombre de bergers est estimé à plus de 3 000 dans l'Hexagone. Et les conditions de travail, sans être une sinécure, s'améliorent : on paye entre 1 500 et 2 200 € par mois, et on recrute ! Dans une société avide d...

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