Les genoux sont le point faible de l’éleveur ovin
La contention est un moyen d’alleger la charge physique induite par l’agrandissement des troupeaux.
" Il ne s’agit pas de dire aux agriculteurs comment travailler. Simplement de leur permettre de se rencontrer pour qu’ils échangent sur les pratiques, bonnes et mauvaises, afin de préserver leur santé. Leurs rythmes, leurs contraintes, leurs outils de travail sont différents, il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon de faire, notre rôle est de les aider à s’adapter, à s’équiper, selon leurs moyens ", explique Jacky Demarconnay de la MSA Sèvres-Vienne, dans le cadre du salon Mécaélevage Cuma 2014 de Bressuire.
Les pathologies chroniques des éleveurs ovins sont liées au dos et aux épaules. Quant aux accidents du travail, selon la MSA, ils concernent le plus souvent les genoux, en raison de la taille des animaux. En effet, face à de petits gabarits, le manipulateur a tendance à travailler en force, ce qui sollicitent trop son propre corps. Les brebis cognent les genoux des bergers dans leur course, c’est pourquoi il faut éviter qu’elles puissent prendre de l’élan dans le parc. Il convient donc d’adapter la taille du parc au nombre d’animaux à manipuler, afin qu’ils aient le moins d’espace possible. Leur instinct grégaire n’en sera que plus satisfait. La taille et la forme du parc ont leur importance. Il est préférable d’éviter les angles droits et aigus, en privilégiant les angles obtus pour favoriser le flux. Le couloir doit être aveugle (parois pleines et au moins 80 cm de haut), pour que les brebis ne voient pas ce qui se passe au bout.
« Surtout ne pas droguer dans les couloirs », avertit Jean-Michel Boiron, éleveur conseil à la MSA, car « travailler depuis l’extérieur tire le dos », prévient-il. Le parc de contention sert à surveiller puis à trier après un couloir. La cage de retournement sert à manipuler et immobiliser. Ces cages doivent être choisies avec attention, en fonction de la taille des animaux, selon leur race et leur âge (agneaux-brebis). Jean-Michel Boiron avoue une préférence pour les cages où l’animal ne se retrouve pas sur le dos, ce qui l’effraie. En l’absence de cage de retournement, Jacky Demarconnay rappelle qu’il existe des techniques ergonomiques d’approche et de retournement, trop souvent ignorées.
« Le chien court plus vite que le berger et les brebis, rappelle Jean-Michel Boiron, donc il vaut mieux que ce soit lui qui court ». Le berger doit se positionner à l’arrière du troupeau, dans une position poussante, tandis que le chien, sur les côtés, serre les animaux. Si l’homme est situé devant, il coupe la route du troupeau. Les manipulations d’animaux ne sont pas les seules à provoquer des pathologies professionnelles. La pénibilité du travail quotidien est aussi en cause. Audelà d’une certaine taille de troupeau, le brassage des seaux affecte les épaules. Ce n’est pas un hasard si les dérouleuses commencent à entrer dans les exploitations ovines.
Quatre conseils pour un travail ergonomique
- - Bien régler la cage de retournement, pour ne pas forcer le dos
- - Ne pas passer par-dessus les claies, mais utiliser les passages d’homme
- - Couvrir la zone de manipulation pour travailler au sec et à l’ombre
- - Plier ses jambes et orienter ses appuis dans la direction de travail
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