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mardi 25 avril 2017

«L'agneau me fait vivre» -

«L'agneau me fait vivre» - 10/04/2017 - ladepeche.fr

«L'agneau me fait vivre»

Agriculture - L'invité de la semaine : Sébastien Pajot, éleveur ovin à septfonds

Sébastien Pajot  a repris et développé le troupeau de  ses parents. Il compte aujourd'hui 250 brebis./Photo DDM,
Sébastien Pajot a repris et développé le troupeau de ses parents. Il compte aujourd'hui 250 brebis./Photo DDM,
Pièce maîtresse des repas de Pâques, l'agneau représente un créneau modeste mais rentable pour les éleveurs. A Septfonds, Sébastien Pajot assure un revenu régulier grâce à un troupeau de 250 brebis.
En période de Pâques, il s'achète deux fois plus d'agneau que d'habitude. En gigot, en côtelettes ou en souris, cette vedette culinaire va s'inviter, cette année encore, sur de nombreuses tables familiales. L'occasion d'aller à la rencontre d'un éleveur ovin dans le département. Sébastien Pajot, 39 ans est à la tête d'un cheptel de 250 têtes sur 50 hectares. Il nous a reçus dans sa bergerie de Septfonds.
Comment êtes-vous devenu éleveur ovin ?
Je me suis installé en 2010 après le décès de mon père. A Septfonds, on ne peut pas faire de fruits ou de céréales. On a des terres d'élevage. Au début, j'ai un peu hésité avec l'élevage bovin. Et puis, j'ai opté finalement pour l'ovin. Mon père avait déjà un petit troupeau de 90 brebis. C'était un point de départ. J'avais moins d'investissement à faire aussi.
Sept ans après, regrettez-vous ce choix ?
Non. Je ne me plains pas. Mais j'ai appris une chose : il faut être passionné pour être éleveur. Il faut être prêt à faire des sacrifices, à commencer chaque journée aux aurores pour nourrir les bêtes et finir tard le soir, le nez encore dans la gestion. Mais on a aussi la satisfaction d'être indépendant.
Au moment de Pâques, combien d'agneaux vendez-vous ?
L'année s'organise autour de trois agnelages, notamment celui de décembre qui permet d'avoir aujourd'hui les agneaux de Pâques. En trois semaines, je vais vendre 140 agneaux. Il y a une très forte demande en ce moment. Il ne fait pas manquer la période.
En quoi l'agneau de Pâques est-il si différent ?
Personnellement, je suis dans une démarche de label agneau fermier. Je ne fais pas de l'agneau de lait de 6 à 8 kg. J'élève et je vends des agneaux de 18 kg. Il a été nourri au lait de sa mère et n'a pas encore découvert les pâturages lorsqu'il est abattu. Sa viande est très tendre, à peine rosée.
Les cours sont-il corrects actuellement ?
On m'achète l'agneau autour de 140 €. En étant seul sur l'exploitation, je n'ai pas le temps de faire de la vente directe. Je vends à une coopérative qui effectue des collectes à Caussade et à Caylus.
A l'heure où le débat sur les aides européennes aux agriculteurs s'invite dans la campagne des présidentielles, à votre niveau, pourriez-vous vivre sans cette manne ?
Non. Bien sûr que non. Chaque année, entre toutes les aides (PAC, zones défavorisées...), je perçois à peu près 20 000 €. Sans cela, il ne serait pas possible de vivre de notre activité. Ou alors il faudrait vendre les produits à des prix d'or qui ne correspondent pas au pouvoir d'achat actuel des gens.

Une centaine d'éleveurs

Le Tarn-et-Garonne n'est pas un grand département producteur ovin. Cependant, la filière compte une centaine d'éleveurs de plus de cinquante brebis. Ces élevages sont situés dans les secteurs de Parisot, Caylus, Saint-Antin-Noble-Val, Montpezat-de-Quercy, Lauzerte et Montaigu-de-Quercy.

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