Avec des falaises de craie comme promontoire, cette ferme, dotée d’une vue imprenable sur la côte septentrionale du pays de Galles, cherche un berger qui voudrait bien s’installer sous sa bonne étoile. Bienvenue sur le toit de Great Orme, un plateau d’herbe bien verte, surplombant la station balnéaire britannique de Llandudno.
« Nous mettons en location notre ferme côtière de caractère, d’une valeur de 1,2 million d’euros, pour seulement 1,20 € par an. La préservation et l’avenir de ce cadre privilégié peuvent être entre vos mains. » C’est par ces quelques lignes très alléchantes que le National Trust (NT) tente d’attirer un nouveau fermier à Great Orme. Le NT est une association britannique, à but non lucratif, fondée dans le but de « conserver et de mettre en valeur des monuments et des sites d’intérêt collectif ». L’Unesco local en quelque sorte.
La ville de Llandudno, avec les falaises de Great Orme en arrière-plan. (Photo : Wikimédia)
Chasser les promoteurs
« Nous ne préférons pas mettre le terrain et la ferme en vente car nous craignons qu’ils soient rachetés par un promoteur immobilier qui pourrait y bâtir un golf ou d’autres constructions que nous ne voulons absolument pas voir ici », a expliqué William Greenwood, le directeur général de National Trust, aux médias locaux.
Le plateau de Great Orme avait justement été racheté en 1965, dans le cadre de la campagne Neptune dédiée à la protection de ce littoral britannique, pour éviter qu’un hôtel ne pousse sur les falaises de cette réserve naturelle.
Un fermier héroïque
Le National Trust ne recherche pas un locataire ordinaire mais « un héros de l’agriculture » qui doit être « passionné par la nature, les gens et les moutons ». Le futur occupant des lieux paiera un loyer annuel de seulement 1,20 €, pendant dix ans. Sa mission ? Entretenir les 58 hectares de ferme et les 291 hectares de pâturage. Avec le sourire et dans le respect des riverains.

Vue panoramique des falaises de Great Orme. (Photo : nationaltrust.org.uk)
(Photo : Pixabay)
Les postulants doivent remplir un formulaire en ligne avant le 10 juin à minuit. Si vous vous avez un penchant pour les cadres bucoliques, c’est le moment de vous lancer. Vous devez simplement détailler toutes vos idées à mettre en place pour préserver ce havre de paix.
À partir du 13 juin, les noms des candidats retenus seront dévoilés. Puis, des entretiens individuels auront lieu le 5 juillet. Si vous êtes l’heureux élu, vous aurez les clés de la ferme entre vos mains dès le début du mois d’octobre.
La main verte
Dans son annonce, le National Trust insiste particulièrement sur un point : la gestion et l’entretien des pâturages. Avoir la main verte et une connaissance des techniques d’entretien de la prairie est nécessaire. Sinon, on vous enverra paître…
« Les techniques de pâturage traditionnel exigent un déplacement fréquent des moutons », détaille William Greenwood dans une vidéo. Cela signifie que le futur fermier-berger devra passer de nombreuses heures de transhumance. Autre détail, mais pas des moindres : la région attire plus de 600 000 touristes chaque année. Entre les touristes et les moutons, la patience est une qualité indispensable.
(Photo : capture d’écran Youtube)
Le tramway touristique remonte vers le sommet de Great Orme. (Photo : Wikimédia)