Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


mardi 27 octobre 2015

Voici pourquoi je (re)mange de la viande

Voici pourquoi je (re)mange de la viande


Notre journaliste était devenue végétarienne il y a cinq après un séjour au Chiapas. C’est un autre voyage, cet été, qui l’a décidée à manger de la viande à nouveau. Elle nous explique pourquoi.
Je suis devenue végétarienne il y a cinq ans, par conviction écologique. Aujourd’hui, je remange de la viande... par conviction écologique.
J’ai renoncé aux cuisses de poulet et au rôti de veau en 2010, lors d’un séjour au Chiapas mexicain. Là-bas, dans les montagnes, des communautés rurales mal nourries cultivent d’arrache-pied des lopins caillouteux pour y faire pousser du café. Et à moins de dix kilomètres, dans des plaines fertiles, des milliers de vaches paissent, attendant d’être réduites en steaks congelés pour le marché états-unien. Vision saisissante d’un système agricole absurde. Écœurée, je décidais alors de ne plus prendre part à ce cirque. Devenir végétarienne était un acte à ma portée, ma petite contribution au bien-être animal, à la préservation de la planète et à la lutte contre les inégalités sociales. Du moins, c’était mon avis jusqu’à peu.
En avril dernier, je suis partie en vélo à la rencontre des paysans. De ferme en ferme, j’ai découvert un monde que je pensais connaître. J’ai trébuché, les pieds pris dans mes a priori. Voilà ce qui arrive quand on troque ses bottines contre des bottes. Car la surprise est dans le pré. Surtout, je n’imaginais pas, en enfourchant ma bicyclette, que je redeviendrais carnivore.

Première étape : chez Polo, mes tripes vacillent

Aux Molles, le vent ariégeois balaie inlassablement les collines vertes. Polo, Martine et leur fils Ilan vivent ici depuis vingt-cinq ans, dans des maisonnettes de bric et de broc. Ils élèvent un petit troupeau de chèvres, vendent fromage et chevreaux. Tous les matins, ils traient à la main leurs amies cornues, puis les mènent en pâturage à travers les monts pelés. L’été, ils montent en alpage dans les Pyrénées. Ils vivent chichement et heureux, indéniablement.
« Quand nous sommes arrivés, il n’y avait que des ronces ici, rien d’autre ne poussait »,me raconte Polo. Peu à peu, grâce à l’inextinguible appétit des chèvres, les buissons épineux reculent, laissant place aux prairies. Le paysage s’ouvre, les sols gagnent en fertilité. « Aujourd’hui, le lieu s’est transformé, il est devenu vivable. On peut s’y promener, planter des arbres fruitiers, et même cultiver un potager ! »
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Les chèvres que Polo et Martine élèvent dans leur ferme des Molles, en Ariège.
Au moment du dîner, ses paroles résonnent dans ma tête. Et sèment le doute dans mon estomac. Non, l’élevage, ce n’est pas que la ferme des 1.000 vaches et les feedlots nord-américains. Oui, élevage et écologie peuvent être compatibles. Une phrase de Jocelyne Porcher me revient en mémoire. Dans son livre Vivre avec les animaux, elle s’interroge ainsi : « Si l’élevage est une telle calamité pour l’environnement, comment se fait-il qu’il existe depuis dix millénaires et qu’il soit consubstantiel de la majorité des sociétés humaines ? » Bonne question, poil au mouton. Toute à ma rêverie, j’oublie de me servir.« Tu veux des tripes de chevreau, Lorène ? » me demande Polo. Confuse, j’articule un« nnoui » qui me vaut immédiatement une louche généreuse d’intestins caprins. Délectable !
La nuit ne sera pas aussi délicieuse. Il faut croire que mon système digestif fructivore supporte désormais mal les protéines animales. À moins qu’un génie vert ne soit venu punir mon manque de discipline. Quoiqu’il en soit, je décide de laisser les abats de côté, et ravale mes questionnements alimentaires.

Deuxième étape : dans les Alpes, je craque et je croque

Ils sont des « dinosaures », parmi « les derniers fous qui s’obstinent à faire quelque chose qui ne marche pas ». Aldo et Maria Magdalena vivent dans le Piémont italien. Leur point commun : ils élèvent des brebis brigasques – une race locale menacée d’extinction -suivant le système pastoral traditionnel. Journée de 15 heures et salaire moins que minimum. Ce qui les fait tenir ? La passion du métier et l’amour des animaux.
« L’élevage, en tant que rapport de travail avec les animaux, a d’abord une rationalité relationnelle, explique Jocelyne Porcher. La majorité des éleveurs, ceux qui ont choisi ce métier, travaillent avec les animaux pour vivre avec eux. »
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Aldo conduit ses brebis tous les étés dans les alpages du Piémont italien.
Pour la chercheuse, la souffrance animale n’a rien à voir avec l’élevage, bien au contraire. Elle est liée à l’industrie, à la zootechnie, cette « science de l’exploitation des machines animales ». Dans la vallée de Santa Ana de Valdieri, je gamberge au rythme des sonnailles et des bêlements. Et si je me trompais de combat en étant végétarienne ? En voulant lutter contre l’industrialisation de l’agriculture, ne suis-je pas en train de participer à la disparition des petits paysans ?
Le soir, pour digérer mes remords, je me régale d’un peu de pâté de mouton (et bien oui, mon estomac ne s’est pas vraiment remis de l’épisode « tripe ») en écoutant Aldo. À plus de 1000 mètres d’altitude, au pied du Mercantour, côté italien, ce berger fait paître son troupeau sur des terres impropres au labour. Fromage, viande, laine. De tout temps l’élevage a ainsi permis aux paysans installés sur des sols non-fertiles de se nourrir et de se vêtir.

Troisième étape : en Roumanie, je rugis

Il y a les 1000 vaches, les 2000 truies, les 200.000 poulets. Il y a aussi des familles qui vivent avec cinq poules, trois cochons, une vache, un potager, un verger. À l’opposé des fermes usines, il existe encore de très nombreuses fermes maisons. C’est le cas en Transylvanie roumaine, où la plupart des villageois possèdent encore des terres agricoles.
Des écosystèmes à part entière, où tout est connecté : le petit lait issu de la fabrication du fromage nourrit les cochons, les restes du repas sont donnés aux poules, le potager reçoit le fumier et les arbres fruitiers donnent de l’ombre aux ruminants. Loin des élevages hors sol, ces systèmes paysans sont résilients et très « durables ». La preuve, ils persistent depuis plusieurs siècles !
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Le système agricole traditionnel est encore très présent en Roumanie.
À Vidra, Pavel promène sa jument dans les jardins de ses voisins, pour entretenir la pelouse. Il se rend régulièrement dans la forêt en charrette, et rapporte du bois pour le chauffage à ceux qui le souhaitent. En échange, il reçoit des légumes ou de la palinka, l’eau de vie locale. Le matin je l’observe traire à la main en parlant à sa vache : comment songer à la destruction de l’environnement ?
Finalement, l’équation « écolo égale végétarien » n’est peut-être pas si juste. Nous avons besoin de l’élevage, nous avons besoin des animaux. Oyez, amis de la nature, j’en suis désormais convaincue : la solidarité avec les paysans et la planète ne passe pas par le refus catégorique de consommer carné. Elle passe par le refus catégorique d’un élevage industriel, fondé sur la technologie tous azimuts, avec insémination artificielle, puçage et« nutrition de précision ». Et elle passe par la dégustation (à fréquence modérée) d’un bon gigot d’agneau acheté en vente directe au berger du canton !

mardi 20 octobre 2015

Ceux qui sèment etc.....

Programme  2

Mercredi 4 novembre à 18h30

Ceux qui sèment

Projection de ce documentaire de Pierre Fromentin (52' - 2014) avec discussion


Dans le cadre du festival ALIMENTERRE, la Maison du Berger s'associe à l'association de commerce équitable basée sur Gap E'changeons le Monde et vous propose cette projection animée d'une discussion et d'explications pour aller plus loin.

Mais quelle est donc cette agriculture familiale qui emploie à ce jour plus de 40 % des actifs mondiaux et produit 80 % de l’alimentation mondiale ? C’est la question à laquelle 40 étudiants en agronomie ont choisi de répondre en réalisant un film documentaire à travers le monde. En passant par l’Inde, la France, le Cameroun, l’Equateur et le Canada, le film évoque les avantages ainsi que les limites associés au caractère familial de l’agriculture.

CQS poster FR SD

Apéritif offert par E'changeons le Monde.

 

Jeudi 5 et vendredi 6 novembre

Ateliers des alpages

L’alpage, ce lieu commun bien singulier


A l’occasion de la sortie de deux publications complémentaires, l’une scientifique (« Espaces et acteurs pastoraux : entre pastoralisme(s) et pastoralité(s) », Journal of alpine research / Revue de géographie alpine, 102-2, 2014), l’autre plus grand public (L’alpage au pluriel, Cardère éditeur, 2015), nous invitons les « alpagistes » professionnels et amateurs à partager un temps d’échange, de convivialité, d’enrichissement mutuel et de débats autour de «  l’alpage, ce lieu commun bien singulier » à partir des contributions de la quarantaine d’auteurs ayant contribué aux deux publications.
Les alpages, et les estives en général, sont une composante essentielle des paysages montagnards. Touristes, randonneurs, guides accompagnateurs, éleveurs, bergers, tous ces acteurs pratiquent l’alpage pour diverses raisons et pour des usages parfois antagonistes.
Lieu ressource, convoité, l’alpage compte sans doute parmi les espaces où les équilibres écologiques, économiques, sociaux et pastoraux sont complexes et fragiles. Les alpages ont en commun d’être souvent la propriété d’une collectivité. Leur gestion estivale est le plus souvent confiée à un collectif d’éleveurs qui embauche des bergers pour garder leurs troupeaux.
L’alpage est majoritairement un espace collectif, un lieu commun, un milieu partagé entre humains, espèces domestiques et espèces sauvages. Il est de plus en plus défini et perçu comme un bien commun accessible à tout un chacun. En conséquence, l’alpage est sommé de répondre simultanément ou en alternance à de multiples usages complémentaires ou concurrents : pâturages l’été et piste de ski l’hiver, espace de randonnée et support d’élevage…. Au-delà de la biodiversité qui caractérise ces espaces, les pratiques singulières de ses multiples pratiquants révèlent l’ethnodiversité, ou la sociodiversité de leurs usagers humains ou non humains.
Les alpages qu’ils soient verts ou blancs sont l’objet de diverses pratiques, de multiples désirs pour ne pas dire de nombreuses convoitises. Derrière une unité de façade, l’alpage se décline au pluriel. Le pastoralisme n’est pas le seul maître des lieux pas plus que le tourisme ou l’écologie. La pastoralité s’invite au débat. Chacun est invité à « penser comme un alpage » en faisant une place aux autres usagers et en veillant à adopter des bonnes pratiques ou à respecter un code de bonne conduite.
L’alpage serait-il un modèle pour reconstruire le « vivre ensemble » ? En alpage comme ailleurs l’articulation du « je » et du « nous », la convivance dans le respect des différences est plus que jamais à l’ordre du jour. Sans respect de la diversité pas d’unité durable. Mais si chacun voit midi à sa porte qui prendra soin du bien commun ?

L’objectif de ces journées n’est pas tant de présenter les ouvrages, mais d’interroger plusieurs des auteurs des articles, dans l’idée de pousser plus loin les réflexions et de mettre en évidence leurs points de divergences ou de convergences. L’objectif – encore non avoué – étant de jeter les bases d’un outil observatoire des alpages à l’échelle des Alpes françaises.

Sur inscription au 04 92 49 61 85.

En partenariat avec Cardère éditeur, Pacte (université de Grenoble) et ASPIR, association de Soutien au Projet d’Interprétation et de Recherche sur les activités pastorales.


Vendredi 20 novembre à 18h30

Les défis des bergers au Kirghizistan

Diaporama animé et conférence de la géographe Irène Mestre, spécialiste du pastoralisme kirghize. Echanges sur les conflits entre activités pastorales et activités minières, sur les problèmes des parcours transfrontaliers et sur les questions que partagent les bergers des Alpes : augmentation de la taille des troupeaux, relation berger/éleveur...

Suivi d’un repas à la saveur kirghize
Sur réservation au 04 92 49 61 85.

Vendredi 4 décembre à 20h30

Le chant du cygne

Projection de ce documentaire de Aurélie Jolibert (52’-2013) en présence de la réalisatrice.

Francis est berger à Soulas depuis plus de trente ans. Cette année, il devait prendre sa retraite, et léguer sa montagne de toujours à Marion, venue le remplacer là-haut. Au mois de juillet, Marion meurt accidentellement. Francis doit remonter à l'estive pour finir la saison...
Affiche Le Chant du Cygne 2

Films en Octobre

Programme

Les Rendez-Vous de la Maison du Berger en 2015




Voici la programmation pour l'année 2015. Vous pouvez également télécharger le programme pour avoir le résumer des événements en clien sur ce lien : MdB-PROG2015-3.pdf

 

Samedi 24 octobre à partir de 16h30 au cinéma de Saint Bonnet en Champsaur


CINE BERGER : soirée Pastoralismes et grands espaces.

 

2015-10-24 ciné berger

16h30 : Accueil autour d'un thé


17h : L’étoile des bergères de A. Benoît-Janin (2014-52’)

en présence de la réalisatrice !

létoile des bergères
Ce n’est pas banal de partir pendant plusieurs mois loin des villes, seule. Les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer cette activité. Qu’est-ce que cela apporte ? Qu’est-ce qu’elles apportent à ce métier ? Aujourd’hui, les femmes sont un vrai vecteur de changement pour le développement durable (conférence de Rio), mais leur potentiel est souvent méconnu. Et puis, il y a un véritable enchantement à voir ces bergères accompagner leur troupeau, à s’immerger dans cette nature à la fois si proche et étrangère... C’est une autre facette de la montagne que de montrer comment on peut y vivre, dans la modestie et la grandeur des troupeaux. Le film aborde une autre conception du temps et de voir le monde. Là-haut, frémit vraiment quelque chose de différent... Du métier de berger émane un calme, une sérénité, que ces femmes incarnent parfaitement. On redécouvre vraiment l’intérêt de la nature, cette fois, loin de la performance et du risque. La montagne est là, changeante, vivante, avec les moutons, les chiens... la natureprend toute sa force.

18h30 : Les ondes de Robert de X. Jourdin (2013-52’)




Au cœur de la campagne ardéchoise, Robert Épisse élève chèvres, vaches, chevaux, poules et lamas. Ici, pas de production intensive, mais une douceur bienveillante qui respecte le rythme des animaux et des saisons. Au milieu de cette nature, Robert s’est construit un univers bien à lui : des cabanes de bois qui lui offrent bien plus qu’un habitat, un véritable havre de paix. Pour autant Robert n’a rien d’un ermite coupé du monde. Bien loin de ça même : il aime les gens et leur contact. C’est leur regard et leur sympathie pour son mode de vie « pas comme les autres » qui l’aident à endurer le froid de l’hiver et à dompter son impatience jusqu’aux beaux jours. Dans son univers de cabanes de bric et broc, Robert nous questionne : où se trouve l’essentiel ? Un conte contemporain humaniste.  
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21h : Alexandre, fils de berger des Lapied (2014-83’) - Grand prix et prix du public du festival

En présence de la réalisatrice et de Alexandre !

alexandre fils de berger
Alexandre vit dans un village de montagne et, depuis sa petite enfance, garde l’été avec son père un millier de moutons. A 12 ans, avec son chien Trace, il court la montagne jusque sur les crêtes. Fernand lui transmet tout ce qu’il sait de cette vie d’alpage qu’il partage aussi avec les chamois et les marmottes… mais où rôdent parfois le lynx et le loup. Alexandre doit apprendre à reconnaître les plantes, attraper la brebis boîteuse, descendre faire les courses au village, aller chercher l’eau à la source et côtoyer les autres bergers. A plus de 2000m d’altitude, dans des cabanes inaccessibles par les pistes, sous les étoiles ou l’orage qui gronde, Fernand lui enseigne aussi la guitare. Là-haut, dans des paysages grandioses, ils vivent au-dessus du monde une belle complicité. L’hiver est le temps de la naissance des agneaux et des sommets gravis à ski depuis la bergerie. Cette année, le passage du Tour de France, l’héliportage ou la fête du village vont ponctuer l’été, mais Alexandre espère avant tout gagner la confiance de Fernand pour garder seul le grand troupeau.

En partenariat avec le festival du film Pastoralismes et grands espaces (Association Pastoralismes du monde et la Fédération des Alpages de l’Isère).

P.A.F. :
1 film : 5€
2 films : 8€
3 films : 12€
20h : buffet offert par l'association du cinéma de Saint-Bonnet et la Maison du Berger

mercredi 7 octobre 2015

PHOTOS-VIDEOS. 350 brebis sur les routes pour la transhumance dans l’Aisne - www.lunion.com

PHOTOS-VIDEOS. 350 brebis sur les routes pour la transhumance dans l’Aisne - www.lunion.com

PHOTOS-VIDEOS. 350 brebis sur les routes pour la transhumance dans l'Aisne

Manessa TERRIEN, photos Jean-Marie CHAMPAGNE
L’image est plus commune sur des plateaux alpins qu’à travers les champs de l’Aisne ! Depuis Sissonne, près de 350 brebis se sont lancées samedi matin sur les routes pour rejoindre leurs pâtures d’hiver à Montloué, à quelques encablures de Montcornet.

Après avoir passé l’été à brouter l’herbe du camp militaire de Sissonne, le cheptel va rejoindre les pâtures de Montloué.
Après avoir passé l’été à brouter l’herbe du camp militaire de Sissonne, le cheptel va rejoindre les pâtures de Montloué.

Amélie Vandeberghe a eu en charge la surveillance du troupeau cet été, et dirige la transhumance.
Amélie Vandeberghe a eu en charge la surveillance du troupeau cet été, et dirige la transhumance.

Plus que des axiliaires au berger, les quatre border collie anticipent chaque ordre.
Plus que des axiliaires au berger, les quatre border collie anticipent chaque ordre.

L’éleveur, Michel Gosset, explique aux curieux à quel point le fait de faire pâturer le cheptel au camp de Sissonne est meilleur pour leur forme.
L’éleveur, Michel Gosset, explique aux curieux à quel point le fait de faire pâturer le cheptel au camp de Sissonne est meilleur pour leur forme.

Les brebis ont brouté tout l’été au camp militaire de Sissonne. Un partenariat entre l’armée, le conservatoire des espaces naturels et le Gaec Gosset.
Les brebis ont brouté tout l’été au camp militaire de Sissonne. Un partenariat entre l’armée, le conservatoire des espaces naturels et le Gaec Gosset.

Il faut évacuer les brebis trop faibles.
Il faut évacuer les brebis trop faibles.

Sur le bord des routes, quelques jeunes spectateurs enthousiastes et... des automobilistes obligés de s’arrêter.
Sur le bord des routes, quelques jeunes spectateurs enthousiastes et... des automobilistes obligés de s’arrêter.

Pause casse-croûte pour les brebis aussi.
Pause casse-croûte pour les brebis aussi.

Le cortège a sillonné routes et chemins sur 22
km.
Le cortège a sillonné routes et chemins sur 22 km.

Une centaine de randonneurs étaient de la partie le matin, près de 300 l’après-midi.
Une centaine de randonneurs étaient de la partie le matin, près de 300 l’après-midi.

La voiture balai de la transhumance
? Le camion Simca de 1971 de Bertrand venant du camp militaire de Sissonne.
La voiture balai de la transhumance ? Le camion Simca de 1971 de Bertrand venant du camp militaire de Sissonne.

Dans le village de La Selve, la transhumance, c’était l’attraction du jour.
Dans le village de La Selve, la transhumance, c’était l’attraction du jour.

A La Selve, parents et enfants étaient de sortie.
A La Selve, parents et enfants étaient de sortie.

Pause déjeuner à la ferme de Dizy-le-Gros le midi, avant le méchoui du soir
!
Pause déjeuner à la ferme de Dizy-le-Gros le midi, avant le méchoui du soir !
Une transhumance de 22 km qui a réuni une foule qui a grossi au cours de l’après-midi, atteignant les 300 marcheurs. Insolite, les curieux n’ont pas voulu manquer « une manifestation qu’on n’aura sans doute jamais l’occasion de vivre une nouvelle fois si près de chez nous », lance Babette, randonneuse qui a rejoint le cortège en cours de route.
Seconde source d’étonnement : apprendre que c’est au cœur du camp militaire de Sissonne qu’a brouté joyeusement le cheptel durant l’été. À l’origine, un partenariat fructueux entre « des parties aux intérêts divergents », détaille Michel Gosset. Et l’éleveur d’énumérer : « des militaires », qui ne savent faire de leurs 6 000 hectares, des « écolos » à savoir, le conservatoire d’espaces naturels de Picardie cherchant à préserver ces prairies calcaires à la flore exceptionnelle et des «  paysans », le Gaec Gosset qui jouit de pâtures immenses et aux bonnes qualités nutritionnelles à moindre coût.
Sur le parcours, quelques automobilistes estomaqués par le cortège et des habitants qui avaient même sorti les chaises de jardin pour admirer le spectacle. Pas de doute, c’était l’attraction du jour. De quoi rassurer les organisateurs qui lançaient cette 4 e  édition après deux ans d’arrêt. « On n’a même dû refuser du monde ! révèle Loïc Léglise, du conservatoire. Le soir, il y a un méchoui. 300 personnes à nourrir en un temps record, c’est du boulot ! »