Provence d'Antan : Bergers et Transhumance
Par chezmamielucette dans provence d'antan le 9 Mars 2013 à 00:00
Chaque année, toujours à la même saison, les villes et les villages d'antan se voient animés par le passage d'étranges cortèges. A la fin du mois de mai, avant l'arrivée des fortes chaleurs, hommes, femmes et enfants accompagnent les troupeaux de moutons escortés par leurs chiens jusque vers les terres plus nourricières. A chaque passage, les milliers d'animaux du troupeau soulèvent des nuages de poussière. Toute l'année en sommeil, les hameaux sont réveillés par le vacarme de cette caravane. Ainsi, les bergers paient des taxes, comme celle de "pulvérage" qui compense les dommages engendrés par le passage des bêtes et la poussière qu'il génère. La transhumance dure de deux à quatre semaines et emprunte trois itinéraires appelés drailles.
La première draille part d'Arles pour atteindre le Vercors en passant par les Basses-Alpes ou le Gard. La deuxième rejoint La Crau au Dévoluy en remontant la Durance, alors que la troisième quitte La Crau et arrive dans les Hautes-Alpes en passant par Gap. A la fin du mois de septembre bergers et troupeaux empruntent les mêmes chemmins pour leur retour vers la plaine. En 1905, ce sont encore 105 000 têtes de bétail qui voyagent ainsi à travers les villages de Provence.
Le métier de berger, peut-être le plus vieux du monde, est bien différent de tous les autres. Dns la Provence du XXe siècle, le pâtre est un personnage à part. Il inspire respect et crainte. Il est tout à la fois considéré comme un sage, qui dispose dans la solitude des alpages d'un temps illimité voué à la méditation, et comme un magicien jeteur de sorts. Les mois passés seul auprès de ses bêtes, dans la fraîcheur alpine, obligent le berger à exercer sa propre médecine : il est connaisseur des herbes médicinales et des recettes d'onguents. On lui prête même des pouvoirs magiques capables de guérir les maladies, de chasser la mort ou au contraire d'empoisonner l'ennemi.
Depuis la nuit des temps et jusqu'au XXe siècle, une succession de générations pastorales a permis de conserver intactes ces pratiques obscures. Le pâtre a tout appris de l'observation de ses animaux qu'il se doit avant tout de protéger. Il est assisté dans sa fonction par des chiens, inséparables compagnons. Ensemble, ils escortent moutons et brebis sur le chemin des alpages et les protègent de attaques des loups....
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