Au son des cloches de vache qu’ils agitent, les quelques bergers présents ce vendredi devant l’Espace Rhône-Alpes de Grenoble tentent tant bien que mal de faire entendre leur voix et de sensibiliser les passants à leur cause.
L’espoir de contrats requalifiés
Ces travailleurs sont membres du Syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère (SGT 38), affilié à la CGT. Venus représenter la centaine de bergers isérois, ils dénoncent aujourd’hui la précarité de leur emploi.
« Pour la plupart, nous sommes embauchés en CDD saisonnier par des groupements pastoraux, et d’une année à l’autre, on n’a aucune certitude d’être réembauchés sur l’alpage », explique Leïla Épisse, vachère de mai à octobre, « chômeuse l’hiver ».
Le SGT 38 a été créé après que Michel Didier, son président, s’est vu refuser par les employeurs qui l’embauchaient depuis 14 ans une requalification de son CDD saisonnier en CDI intermittent.
Une amélioration de conditions que les bergers voudraient pourtant voir se généraliser pour leur garantir un emploi plus stable. Patrick Pelle, gardien d’ovins, raconte ainsi ne pas s’être fait réembaucher d’une année à l’autre car ses années d’ancienneté coûtaient trop cher à ses employeurs. Et le berger de rappeler que l’obligation d’embaucher les gardiens de troupeaux en CDI intermittent est inscrite dans le code rural de la convention du travail, mais pas dans les conventions collectives.
Présents pour dénoncer leurs conditions de travail
À ces contrats précaires s’ajoutent, selon les bergers, des conditions de travail difficiles, pour peu de reconnaissance : « Nos boulots nous forcent à être en astreinte permanente, il faut s’occuper des bêtes jour et nuit, en étant payés aux 35 heures », avance Leïla Épisse.
Une situation qui leur est pénible, malgré leur passion pour le pastoralisme.
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