Cléopâtre est un projet porté par l’association Aspir. C’est l’abréviation de donner les « clés aux pâtres ». Il s’agit bien de permettre aux bergers de (re)prendre barre sur leur vie et pas de les prendre en charge lorsqu’ils rencontrent des difficultés sur leur estive. L’idée est de mettre en place entre juin et octobre une ligne téléphonique permanente, proposant une écoute de qualité voire une visite en alpage si besoin.
Le projet s’est beaucoup inspiré des pratiques de Solidarité paysans. Un grand merci aux bénévoles qui ont pris le temps de nous recevoir et de nous transmettre les documents internes très riches sur lesquels nous nous sommes appuyés pour imaginer nos modalités d’intervention.
Type d’intervention que propose Cléopâtre
- Elle consiste à se joindre au demandeur pour l’aider à passer un cap difficile et chercher avec lui les solutions à ses difficultés.
- Elle se fait par téléphone.
- Elle est ponctuelle. Il ne s’agit ni d’un remplacement du berger ni d’une prise en charge. Cléopâtre oriente au besoin le demandeur vers les organismes et les personnes à même d’accompagner le demandeur dans la durée pour répondre à des besoins nécessitant un accompagnement.
- Elle cherche à renforcer l’autonomie du demandeur, pas à le prendre en charge. C’est lui seul qui est à même de prendre en main son devenir. Il est libre de ses décisions et maître de ses choix. Il a aussi le droit à l’erreur et peut-être en désaccord avec l’intervenant sans pour autant cesser d’être accompagné.
- Elle soutient la personne en se positionnant à ses côtés, et en l’aidant le cas échéant à faire valoir ses droits.
- Elle cherche à rompre l’isolement, à créer ou renouer des liens, à valoriser la personne en faisant apparaître ses ressources, à l’aider à mobiliser son environnement, à défendre ses intérêts et ses droits.
Accueil sans exclusive
Cléopâtre accueille sans aucune exclusive tous les bergers d’alpage, quel que soit leur statut professionnel (salarié, berger-éleveur, aide-berger…), exerçant dans les Alpes françaises. Cléopâtre s’adresse aussi, le cas échéant, aux éleveurs et employeurs de bergers confrontés à des difficultés avec leur berger ou face à un salarié en difficulté pour diverses raisons, et ayant besoin de dialoguer avec une tierce personne connaissant le contexte de la relation employeur salarié en pastoralisme.
Si la demande ne correspond pas aux compétences de l’équipe, Cléopâtre s’efforcera d’orienter son interlocuteur vers d’autres intervenants compétents.
Demande explicite
Cléopâtre répond aux personnes qui en font la demande. Cléopâtre n’intervient pas, sauf exception, de sa propre initiative. Le fait d’appeler Cléopâtre est un premier pas qui témoigne que la personne a conscience d’une difficulté, qu’elle souhaite un soutien pour tenter d’y remédier et qu’elle estime que Cléopâtre est en mesure de lui offrir un soutien adapté.
Confidentialité
Les bénévoles de l’équipe Cléopâtre sont tenus à la confidentialité et s’obligent à la discrétion en ce qui concerne les interventions qu’ils réalisent. La confidentialité incluse le respect de l’histoire de vie, de la parole et des choix du demandeur.
Lorsque l’intervention nécessite des démarches auprès de tiers, les bénévoles sollicitent l’accord préalable du demandeur et l’informent des contacts pris. Ils exigent le respect de la confidentialité de la part des tiers.
Diagnostic
Poser un diagnostic consiste à repérer et analyser la situation du demandeur en vue d’une recherche partagée de solutions.
Le diagnostic concerne différents champs de compétence complémentaires : économique, sanitaire, juridique, technique…
Il doit être empreint d’objectivité. Il ne s’agit pas d’un jugement sur la personne ou sa situation. Le diagnostic n’est ni infaillible, ni irréversible. L’intervenant ne se pose pas en expert qui détient la solution pour l’autre. Il se contente d’éclairer la situation.
Le diagnostic concerne différents champs de compétence complémentaires : économique, sanitaire, juridique, technique…
Il doit être empreint d’objectivité. Il ne s’agit pas d’un jugement sur la personne ou sa situation. Le diagnostic n’est ni infaillible, ni irréversible. L’intervenant ne se pose pas en expert qui détient la solution pour l’autre. Il se contente d’éclairer la situation.
Le diagnostic permet de déceler les points faibles et les points forts et de révéler les points de vigilance. Il met en exergue les besoins, les fragilités mais aussi les compétences, les atouts, les qualités du berger, sur lesquels on peut s’appuyer. Le diagnostic est un moyen d’évaluation de la situation.
Le diagnostic permet aussi de déceler les urgences et de prioriser les actions à mettre en place.
Le diagnostic n’est pas formalisé et se réalise au fil des échanges avec le berger. Ce n’est pas une finalité mais un moyen.
Le diagnostic n’est pas formalisé et se réalise au fil des échanges avec le berger. Ce n’est pas une finalité mais un moyen.
Durée
L’équipe Cléopâtre intervient de manière ponctuelle. Elle n’a pas les moyens d’assurer un accompagnement dans la durée. Elle oriente le cas échéant vers les organismes et les personnes susceptibles d’apporter au demandeur l’accompagnement dont il aura besoin.
Prise en compte globale
Le bénévole prend en compte les difficultés exprimées par le demandeur pour lesquelles celui-ci a fait appel à Cléopâtre. Mais il ne tient pas compte uniquement de ce problème. Bien souvent les difficultés sont imbriquées et il est difficile d’espérer une solution en s’attaquant à un seul problème isolé de son contexte.
La recherche de solutions demande que l’on considère à la fois l’ensemble des acteurs environnant le demandeur (famille, employeur, techniciens, collaborateur…), l’aspect financier, les aspects techniques, le berger lui-même en tant que personne (prise en compte de sa santé, de ses compétences, de ses besoins, de ses désirs, de ses limites…). Seule cette approche globale de la personne dans son environnement peut permettre d’apporter un appui utile au demandeur.
La recherche de solutions demande que l’on considère à la fois l’ensemble des acteurs environnant le demandeur (famille, employeur, techniciens, collaborateur…), l’aspect financier, les aspects techniques, le berger lui-même en tant que personne (prise en compte de sa santé, de ses compétences, de ses besoins, de ses désirs, de ses limites…). Seule cette approche globale de la personne dans son environnement peut permettre d’apporter un appui utile au demandeur.
Supervision/analyse de pratiques
- Aspir mettra progressivement en place des modalités d’analyse de la pratique. Cette analyse se fera en interne et avec l’accompagnement d’un « superviseur ».
- Il s’agira d’une relecture collective des situations rencontrées et des pratiques et ressentis de chacun face à ces situations.
- L’objectif de ces analyses sera notamment de prendre du recul et d’éviter la culpabilisation en ne gardant pas pour soi les manifestations de violence, d’agressivité, de désespoir sous toutes leurs formes.
- Il s’agira aussi d’améliorer les compétences individuelles et collectives pour apporter la meilleure réponse possible aux demandeurs.
- L’objectif ne sera pas de faire des bénévoles des psychologues, ni de juger ou contrôler leurs interventions.
- Pour autant l’association Aspir se doit de trouver les moyens adéquats pour s’assurer de la qualité des interventions et de leur cohérence avec les valeurs et l’éthique qu’elle porte.
- Les intervenants se doivent, dans la mesure de leurs moyens et au regard de leur expérience, de participer aux séances d’analyse de pratique, de préparation et de débriefing de l’estive organisés par Aspir à leur intention.
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