À Campagnac, vingt et une brebis victimes d’une attaque
Le 09 juin à 07h00 par PH.H.
Entre colère et amertume. Hélène Crouzet, éleveuse d’un cheptel de quelque 500 brebis destinées à la production de roquefort, n’a pu que déplorer les dégâts causés par l’attaque de son troupeau dans la nuit de dimanche à lundi.
Une brebis rentrée seule à la bergerie, peu avant 8 heures, a alerté l’éleveuse qui s’est alors rendue dans son pré, quelques centaines de mètres en amont de la ferme familiale, à Campagnac, au lieu-dit Le Ginou.Les dégâts sont considérables: huit de ses animaux ont été tués, treize blessés. Le troupeau comptait quarante-quatre bêtes.
«C’est difficile de se lever le matin et de se dire que le fruit de notre travail va être perdu», lâche, dépitée, Hélène Crouzet. D’autant que «le reste de mon troupeau va être affecté par cette attaque. Les bêtes ont été stressées et beaucoup de celles qui ont été blessées ne survivront pas».
«Les propriétaires de chiens doivent se montrer responsables»
Laissées en pâture dans le pré une grande partie de la journée et de la nuit, les brebis ont été attaquées par un ou plusieurs canidés. Chiens ou loups ? La question restait entière, hier, alors qu’un fonctionnaire de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est venu relever, sur place, les traces de crocs sur le cadavre des bêtes.
Une étape indispensable pour déterminer la nature des morsures, et donc de l’animal mis en cause mais également pour lancer la procédure d’indemnisation. Toutefois, selon les toutes premières constatations, les brebis auraient été attaquées par des chiens errants agissant en meute de trois ou quatre individus.
«IIs risquent de revenir la nuit suivante ou le jour d’après»
«Il ne faut pas crier au loup, mais le problème est là, constate Jean-Michel Ladet, le maire de Campagnac qui s’est rendu sur place dans la journée.Si ce sont des chiens errants, les propriétaires doivent se montrer responsables et tenir leurs animaux enfermés ou sous surveillance.» Les gendarmes ont rapidement fait passer la consigne aux agriculteurs du secteur de surveiller leurs animaux et, si possible, de les rentrer à la bergerie. Car là où les prédateurs sont passés à l’attaque, «ils risquent de revenir la nuit suivante ou le jour d’après», assure un éleveur du coin.
De plus, les attaques de troupeaux sont courantes dans cette partie de l’Aveyron, limitrophe avec la Lozère: à Sainte-Eulalie-de-Cernon, par deux fois au mois de mai, et environ une quinzaine en quelques semaines sur le Larzac. Il y a bientôt un an, une attaque avait déjà eu lieu sur la commune de Campagnac où des agnelles avaient été tuées.
Cette nouvelle hécatombe désespère les éleveurs locaux qui appellent les pouvoirs publics à prendre «des mesures efficaces pour résoudre ce problème». «On ne peut plus travailler dans ces conditions, déplore Hélène Crouzet. Désormais, tous les matins, je vais être angoissée à l’idée de retrouver mes bêtes égorgées.»
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