La modification sociétale unique que nous connaissons depuis quelques mois m’incite à prendre la plume pour partager mes sentiments, mes interrogations et mes inquiétudes.
Notons que le problème de notre société est bien que certains urbains ont conservé l’esprit rural et qu’au contraire certains ruraux ou néo ruraux ont complétement perdu ces valeurs. Ajouter une touche de journalisme pas toujours objectif et cela conduit à un climat délétère et suspicieux qui marque une césure sociétale historique.
Plaidoyer pour la ruralité
Nous ruraux
Nous ruraux n’acceptons plus le dogme idéologique qui conduit certains à vouloir nous imposer par la violence leurs convictions, leur idéologie et leur mode de vie.
Nous ruraux aimons le chant du coq, le tintement des cloches qu’il émane du clocher de notre église millénaire ou d’une vache en estive tout autant que le coassement d’une grenouille ou d’un crapaud en parade nuptiale dans une mare que nos ancêtres ont creusé et que nous avons préservé.
Nous ruraux aimons les odeurs de la campagne aussi bien celles de l’aubépine en fleurs au printemps, du foin fraichement fauché en été ou du fumier en hiver.
Nous ruraux aimons manger de la viande autant par goût que par tradition, nous élevons des poules pour manger leurs œufs, nous élevons des canards pour nous délecter de leurs magrets, cela ne nous empêche pas de les aimer, de bien les traiter et de passer beaucoup de temps pour les élever.
Nous ruraux aimons la chasse, la pêche, la cueillette des champignons et des fruits de la forêt autant que nos ancêtres.
Nous ruraux connaissons la nature, l’observons, la respectons, voir même l’adorons.
Nous ruraux avons des potagers qui nous nourrissent et nous nous régalons de cette production artisanale sans, il est vrai, nous poser la question sur le ressenti du poireau ou de la carotte que nous découpons au-dessus de la marmite.
Nous ruraux avons comme mode de vie la campagne en acceptant ses nombreuses contraintes et ses multiples avantages.
Nous ruraux, vous accueillons chaque week-end avec empathie et respect car le partage et l’échange font partie de notre manière de vivre.
Nous ruraux acceptons et respectons les différences, nous n’obligeons pas les végans à manger de la viande, les animalistes à élever des poules, les anti-chasse à chasser, les anti-pêche à pêcher pour autant nous sommes fiers de ces traditions transmises par nos ainés et que nous perpétuons avec passion.
Nous ruraux revendiquons que notre culture ne s’arrête pas à l’agriculture, nous ne sommes pas des femmes et des hommes incultes et primaires !
Nous ruraux revendiquons que nos racines viennent de la ruralité, un peuple qui oubli d’où il vient, ne sait plus où il va…
Notre société sait-elle encore où elle va ?
Nous ruraux pensons avec le cœur mais agissons avec la raison, nous ne supportons plus cette forme de radicalisation qui conduit à des actions violentes, des intimidations qui touchent chaque jour des agriculteurs, chasseurs, pêcheurs ou éleveurs.
Nous ruraux aimons les valeurs de notre république, une et indivisible qui accepte les revendications de chacun mais toujours dans le respect de tous.
Nous ruraux sommes perdus, inquiets, harcelés par des extrémistes qui pensent être les seuls à détenir la vérité.
Nous ruraux savons que la lame du couteau et de la serpe s’émoussent mais que la langue de l’homme est toujours aussi tranchante.
Aujourd’hui la langue de certains hommes est plus tranchante qu’un couteau. L’adage populaire dit « si un âne te donne un coup de pied ne lui rend pas », mais nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le respecter encore très longtemps.
Nicolas GAVARD-GONGALLUD
Un chasseur, pêcheur, éleveur, amoureux de la nature à l’esprit rural