Un Syndicat des Gardiens de Troupeaux se crée en Isère
Pour défendre l'intérêt collectif de leur profession, des bergères et bergers de l'Isère ont créé le Syndicat des Gardiens de Troupeaux (SGT38) au printemps 2013. La volonté du syndicat est de travailler sur le statut du métier de berger, en prenant appui sur le droit du travail et en s'appliquant à le faire respecter.
SGT-Contact : 04 76 32 00 53
Communiqué : Un syndicat des gardiens de troupeaux se crée en Isère
Dans les métiers du pastoralisme, l’engagement syndical est rare si ce n’est absent. Dans les années 70, il exista un syndicat de bergers dans les Bouches-du-Rhône. Il n’a pas survécu à la pression patronale.
La volonté du Syndicat des gardiens de troupeaux de l’Isère (SGT 38) est de travailler sur le statut de la bergère et du berger, en s’appuyant sur le droit du travail et en s’appliquant à le faire respecter.
En étudiant le Code rural et le Code du travail, il apparaît aux membres du SGT 38 qu'il existe des moyens de fonder le statut de la bergère et du berger salarié de groupement pastoral sur le type de contrat de travail. Le but est de sortir les bergères et les bergers salariés d’une précarité liée à leur contrat de travail à durée déterminée à caractère saisonnier, par l’adoption d’un contrat de travail à durée indéterminée adapté à leur situation.
Sans entraîner des surcoûts salariaux pour les employeurs, préciser le statut de la bergère et du berger salarié par l’application du Code du travail, par l’élaboration d’un référentiel des compétences du métier de la bergère et du berger, par l’engagement des bergères et des bergers dans une performance zootechnique, pastorale et écologique, par l’amélioration des conditions de travail, de logement et d’équipement et par l’adaptation de la formation continue ou initiale, a pour finalité de pérenniser le métier de bergère et de berger. En rendant le métier plus attractif et en favorisant la reconnaissance des savoir-faire, il s’agit d’améliorer le dialogue professionnel entre les bergères et les bergers salariés et ceux qui les emploient et d’induire une fidélisation des bergères et des bergers.
Le SGT 38 est né de l’initiative de plusieurs membres de l’Association des bergers de l’Isère (ABI). L'ABI est née en 1984 et poursuit de manière dynamique ses objectifs en matière de rencontres entre les bergères et les bergers, de formations (par exemple, elle participe à l’organisation, avec la Fédération des alpages de l‘Isère, d’une formation continue de trois jours chaque mois de mai depuis 1999 et d’autres formations au cours de l’année : informatique, homéopathie, sauveteur secouriste du travail...), de présentation du métier au public scolaire, collégien, étudiant et professionnel, et enfin en matière de recherche d'emploi. Les contacts sont ceux du président (04 76 32 00 53, 04 76 34 31 85 en estive), des secrétaires (06 76 89 14 09 et 06 03 88 88 61), du trésorier (06 83.06.79.61).
Le métier de bergère et de berger est très diversifié dans le département de l'Isère qui compte près de 300 alpages dont une centaine organisés en groupements pastoraux. Le travail des gardiens de troupeaux concerne le gardiennage d'ovins (parfois laitiers), de bovins (génisses, vaches allaitantes) et même de vaches laitières en Chartreuse. Les alpages s'échelonnent de moins de mille mètres d'altitude à plus de 2500 mètres d'altitude, sur des massifs à roches calcaires (Vercors tabulaire et sec, Chartreuse plus accidentée et arrosée) ou à roches métamorphiques (Oisans, Belledonne très humide).
Les bergères et les bergers sont jeunes. Ils et elles ont souvent des bons niveaux de formation (Bac + 3, voire plus). Les femmes sont bien représentées, y compris sur les alpages bovins. Ils et elles montent souvent en famille sur leur lieu d'estive. Les contrats de travail sont à durée déterminée saisonniers, sauf sur un seul alpage où un contrat à durée indéterminée lie le berger à un groupement pastoral depuis vingt et un ans.
Les contrats de travail des bergères et des bergers de l’Isère s'appuient sur la nouvelle Convention collective des productions et travaux agricoles de l'Isère du 30 novembre 2012, dans laquelle ne figure aucune spécificité du métier de bergère et de berger, contrairement aux conventions collectives agricoles de l'Ariège, des Hautes-Alpes et de Savoie, où les conditions du métier de bergère et de berger sont fixées dans des avenants.
La question du contrat de travail est cruciale. Elle engage les bergères et les bergers d’une part, et les éleveuses et les éleveurs d’autre part dans une relation de travail qui, dans l’intérêt du troupeau et des alpages, devrait être valorisante pour les deux parties. Un contrat de travail respectant le Code du travail est le gage d’une relation saine pouvant s’inscrire dans la durée.
Michel Didier,
président de l’Association des bergers de l’Isère.